Nordine Aït Hamouda est poursuivi pour «atteinte aux symboles de l’Etat et de la Révolution», «atteinte à un ancien président de la République», «atteinte à l’unité nationale», «incitation à la haine et discrimination raciale», selon le CNLD.
L’ex-député Nordine Aït Hamouda a été placé, dimanche soir, sous mandat de dépôt, après sa présentation devant le procureur de la République, puis le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.
Il est poursuivi pour «atteinte aux symboles de l’Etat et de la Révolution», «atteinte à un ancien président de la République», «atteinte à l’unité nationale», «incitation à la haine et discrimination raciale», selon le CNLD.
Tout a commencé par une émission télévisée – diffusée jeudi 17 juin – dans laquelle le fils du Colonel Amirouche s’était épanché sur certaines figures historiques, telles que l’Emir Abdelkader, Messali Hadj ou encore le président Boumediene. Ses propos – qualifiant notamment l’Emir Abdelkader de «traître» – avaient provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.
D’une controverse médiatique alimentant le buzz, «l’affaire Nordine Aït Hamouda» s’inscrit, désormais, dans l’actualité politico-judiciaire. Le fils du Colonel Amirouche a été arrêté, samedi dernier, par des éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) sur la terrasse d’un hôtel à Tichy au sortir d’une conférence-débat autour d’une thématique historique.
Dans le même sillage, l’annonce de l’arrestation du directeur de la chaîne privée El Hayat TV, et intervieweur d’Aït Hamouda, Habet Hannachi, a également été faite, sans qu’il ait été toutefois présenté devant le procureur.
Aucun élément concret n’a filtré pour l’instant sur le sort réservé au journaliste. Ces arrestations font suite à une plainte déposée auprès des doyens des juges du tribunal de Sidi M’hamed par un groupe de sept avocats.
L’argumentaire de la plainte déposée invoque l’article 80 de la Constitution relative à «l’atteinte aux symboles de la Nation et de la Révolution» ainsi que les articles 52 et 66 de la loi 99-07 relative au moudjahid et au chahid, ainsi que d’autres lois relatives à la diffamation (article 87 bis du code pénal), à l’offense au président de la République (article 144 bis du code pénal) et à l’usurpation d’identité.
Lahcen Touati, l’un des avocats ayant déposé plainte contre l’ex député, accuse la chaîne El Hayat TV de «danser autour des cadavres de lions». Pour lui, ces déclarations s’apparenteraient à un «acte terroriste».
Sur la liste des signataires de la plainte figurent, entre autres, des descendants de la famille de l’Emir (la princesse Badéa Al Hosni El Djazaïri), les arrière-petits neveux les Boutaleb, ainsi que des citoyens d’horizons divers.