Visiblement toujours groggy par le choc des résultats des élections législatives, Soufiane Djilali tente de défendre le choix de son parti, tout en affirmant que «le but n’était pas de prendre des sièges à l’Assemblée populaire nationale».
Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, se montre très déçu par l’issue des législatives anticipées du 12 juin. N’ayant pas réalisé un score honorable lors de cette consultation, première participation de sa formation politique depuis sa création en 2012, il explique plutôt sa déception par le «ratage d’une opportunité de changement» à travers le Parlement.
Visiblement toujours groggy par le choc des résultats de ces élections, Soufiane Djilali tente de défendre le choix de son parti, tout en affirmant que «le but n’était pas de prendre des sièges à l’Assemblée populaire nationale». «Notre idée était d’amener l’esprit du hirak à l’intérieur des institutions. Notre but est de participer à solutionner la crise politique du pays, qui ne date pas seulement de 2019. Le plus important n’était pas Jil Jadid», dit-il, avant de préciser que la future Assemblée populaire nationale (APN) «est légale, mais sans légitimité populaire, d’autant que 80% du corps électoral n’ont pas voté».
Et d’ajouter : «Cette échéance était supposée être un moyen idoine de résoudre la crise politique actuelle, qui n’a que trop duré, en réponse aux ambitions et aux intérêts de la société et non de remporter uniquement des sièges au Parlement.»
Dans ce sens, il minimise l’ampleur de la défaite de son parti, en faisant référence aux résultats détaillés du scrutin que l’Autorité nationale des élections (ANIE) n’a pas encore communiqués. «Nous avions demandé ces résultats, mais l’ANIE ne nous les a pas donnés. Si on se réfère aux PV que nous avons récupérés, l’écart entre les partis n’était pas important. Les vainqueurs ont réalisé des scores oscillant entre 5 et 7%. Ainsi, le parti qui a eu le plus grand nombre de sièges au Parlement a obtenu environ 300 000 voix sur 24 millions d’électeurs. C’est insignifiant», explique-t-il.
Partant de ces données, Soufiane Djilali critique ceux qui ont appelé au boycott de ces élections et qui n’ont remporté, selon lui, «qu’une victoire virtuelle». «N’était le boycott, le FLN aurait-il remporté huit sièges à Béjaïa ? Impossible !» lance-t-il, affirmant avoir «mis en garde les frères partisans de cette option sur les dangers qui pèsent sur le pays». Tout en déplorant des dépassements enregistrés au niveau local, Soufiane Djilali estime que les résultats de ce scrutin ont confirmé la «domination des partis traditionnels structurés, dont les militants ont été disciplinés».
Répondant à une question concernant la formation du nouvel Exécutif, Soufiane Djilali rejette d’emblée l’idée de la participation de son parti dans «un gouvernement issu d’une majorité avec laquelle il n’a aucun lien».
Pour rappel, Jil Jadid a obtenu un seul siège à l’APN, alors qu’il a présenté des listes dans la majorité des wilayas du pays. Les législatives du 12 juin ont été marquées par un record historique de l’abstention, jamais enregistré dans l’histoire des élections en Algérie. Seulement 23,3% des électeurs ont voté, dont plus d’un million ont glissé des bulletins nuls.