Longtemps absente de la scène médiatique, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’ancienne IVD (Instance Vérité Dignité), a dénoncé la prolifération de la violence, de la torture et, surtout, de l’impunité. Selon elle, l’IVD avait formulé, à maintes reprises, des recommandations pour mettre fin à ces pratiques.
Or, tous les gouvernements ont refusé d’engager les réformes nécessaires. “Le plus dangereux, c’est l’appel du président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) et d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à l’impunité. Il a, en effet, proposé une réconciliation”, a déclaré Sihem Ben Sedrine ce samedi 19 juin 2021.
L’absence de réformes, poursuit-elle, risque de conduire la Tunisie vers une guerre civile. Dans ce cas, ce sont les responsables de l’État qui devront en assumer la responsabilité, notamment l’ARP. “Ils veulent conserver le pouvoir en gardant le même système corrompu, dévoilé par l’IVD. Ils sont des députés et des conseillers auprès du président du Parlement”, a-t-elle expliqué.
Revenant sur les accusations contre l’IVD stipulant que ses travaux sont fictifs et infondés, elle a pointé du doigt l’implication de Rached Ghannouchi. “Ceux qui nous accusent proposent, aujourd’hui, une loi sur la réconciliation afin d’enraciner l’impunité”, a encore déclaré la présidente de l’ancienne IVD, et de conclure : “Rached Ghannouchi sera parmi les premiers à rendre des comptes. Il doit dire la vérité au peuple et lui dire qu’il veut protéger des proches par le biais de la loi sur la réconciliation”.
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