Six mois après son investiture, l’administration Biden traine le pas pour honorer les engagements pris par l’ancien président Donald Trump envers le Maroc, dans le cadre de sa normalisation des relations avec Israël.
Les députés démocrates à la Chambre des représentants aux Etats-Unis auraient bloqué la vente au Maroc de quatre gros drones aériens type SeaGuardian MQ-9B, fabriqués par la compagnie General Atomic, et l’ouverture d’un consulat à Dakhla,
«La commission des Affaires étrangères au Congrès doute de la nécessité de l’ouverture d’un tel consulat dans un lieu de si faible activité et soupçonne que sa seule tâche serait d’exister et de confirmer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», souligne la publication espagnole. «Le blocus signifie que, légalement, le Département d’État ne peut prendre de décisions financières ou opérationnelles pour aller de l’avant avec le plan» de l’installation d’une représentation diplomatique américaine à Dakhla.
La Vanguardia, citant toujours les mêmes sources au Congrès, annonce que le projet de vente de drones SeaGuardian MQ-9B aux Forces armées royales serait également bloqué par les députés démocrates. «Une technologie très avancée et mortelle qui ne devrait pas être mise à la disposition du Maroc dès maintenant».
Biden a levé en mars les restrictions à la vente de drones au Maroc
Pour mémoire,l’agence Reuters annonçait, le 25 mars en exclusivité, que l’administration Biden devrait poursuivre la politique de Donald Trump d’exportations de drones armés à Taïwan, l’Inde, le Maroc et les Emirats arabes unis. «La décision donne au gouvernement américain la souplesse nécessaire pour examiner les demandes d’exportation des drones», avait affirmé sous couvert d’anonymat un responsable au Conseil national à la Sécurité. Reuters indiquait alors que «des membres du Congrès retardent en effet la vente de quatre drones au Maroc, annoncée en décembre, en raison d’objections à la reconnaissance de l’administration Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental».
Le blocage de ces deux initiatives au Congrès n’a pas été révélé au grand jour. «Mais la réalité est qu’elles sont paralysées depuis près de cinq mois sans que le Département d’État n’ait pris des mesures pour tenter de contourner le blocage ou négocier un compromis avec les membres du Congrès», indique La Vanguardia.
Mercredi 9 juin, le porte-parole du Département d’Etat soulignait que Washington «poursuit discrètement ses consultations avec les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence et de parvenir à un règlement durable» de la question du Sahara occidental. Sans renier publiquement les engagements de Donald Trump envers le royaume, le fonctionnaire a reconnu qu’«il y a une certaine discontinuité entre l’approche» du président Biden sur le dossier Sahara avec son prédécesseur.
La reconnaissance des Etats-Unis de la marocanité du Sahara, et son corollaire de la vente des quatre drones, font partie de l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël. D’ailleurs, les deux décisions étaient annoncées le même jour, le 10 décembre.