Pour les étudiants marocains en Ukraine, le retour au pays, cet été, ne sera pas un fleuve tranquille. En effet, leur pays d’accueil figure sur la liste “B” établie par les autorités marocaines en marge de la reprise des vols depuis et vers le Maroc.
Un dilemme et des regrets: depuis l’annonce officielle de la reprise des vols depuis et vers le Maroc à partir du mardi 15 juin, les étudiants marocains en Ukraine et leurs proches ont été pris de court: leur pays d’accueil, l’Ukraine, figure sur la liste “B” établie par les autorités marocaines et publiée le 6 juin dernier au soir.
Il s’agit d’une liste restrictive de l’ensemble des pays non concernés par les mesures d’allègement et qui connaissent une propagation des variantes ou l’absence de statistiques précises sur la situation épidémiologique. Les voyageurs en provenance de ces pays doivent obtenir des autorisations exceptionnelles avant de voyager, présenter un test PCR de moins de 48h avant la date d’entrée sur le territoire national, puis se soumettre à une quarantaine de 10 jours dans un des hôtels indiqués par les autorités, à leur charge.
Cette décision est tombée comme un couperet sur les 10.000 étudiants marocains en Ukraine qui se retrouvent de facto privés de retourner dans leur pays et de rencontrer leurs proches après un an d’études à l’étranger. Dans sa livraison du 8 juin, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que leurs espoirs et leurs rêves consistaient à prendre des vols à la fin de la saison scolaire afin de retrouver leur pays et leurs proches.
Pour ces étudiants marocains en Ukraine, le retour au Royaume a un énorme coût. C’est qu’ils doivent d’abord acheter un billet très cher en cette période, payer le test PCR de moins de 48h à la date d’entrée sur le territoire national, en plus de leur séjour en quarantaine, pendant 10 jours, à leurs frais, dans l’un des hôtels indiqués par les autorités et, enfin, un dernier test PCR. Dans une déclaration au quotidien, un père de deux étudiantes en Ukraine s’est dit choqué par cette décision, à l’instar de ses deux filles qui voient leurs espoirs de rentrer au Maroc cet été s’évaporer.
Ce père regrette profondément l’indifférence du gouvernement envers cette catégorie de citoyens, soulignant qu’il n’est pas contre la quarantaine imposée ou les autres mesures restrictives, mais pas en imposant des hôtels très chers, sachant que la plupart des familles ont deux voire trois enfants qui étudient là-bas et qu’ils doivent s’occuper de leurs quarantaines. Lui propose de mettre à la disposition de ces étudiants d’Ukraine et d’autres pays de la liste B des résidences universitaires ou des centres d’accueil, pour leur quarantaine fixée à 10 jours.