Même si des inconnues demeurent, les législatives du 12 juin marqueront plusieurs ruptures majeures qui modifieront en profondeur la composition de l’hémicycle.
Après une longue convalescence en Allemagne, où il a été soigné pour cause de Covid-19, le président Abdelmadjid Tebboune ouvre, après celui de la réforme constitutionnelle, le deuxième chantier de son quinquennat avec la tenue d’élections législatives le 12 juin. Mal élu en décembre 2019, ayant subi un camouflet avec le référendum du 1er novembre 2020 pour la nouvelle Constitution, boycotté par 67 % des électeurs, le chef de l’État entame un projet risqué et hasardeux tant le terrain est miné. Pandémie, marasme social, crise économique, contestation populaire avec la poursuite des manifestations du Hirak, rarement une élection se sera déroulée dans un contexte aussi tendu et délétère.
Président de la rupture et du changement, comme il se plaît à se définir, Tebboune ne pouvait se permettre de continuer de gouverner avec une Assemblée héritée du règne de son prédécesseur. Certes, il pouvait encore s’en accommoder, la législature expirant en mai 2023 et la majorité parlementaire lui étant acquise. Mais maintenir une institution décriée, dont les membres sont liés à la fraude et aux forces de l’argent sale aux yeux des Algériens, serait revenu à trahir son engagement d’instaurer une « nouvelle Algérie ».