Avec le déconfinement progressif de l’économie mondiale, l’OPEP est confiante dans une remontée durable des cours du pétrole. La levée des sanctions américaines contre l’Iran et son retour parmi les exportateurs ne devraient rien y changer. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abordé avec confiance sa réunion du 1er juin par visioconférence, avec un cours du «Panier» OPEP (qui agrège les prix des références de brut des 13 membres) à 62,16 dollars (50,76 euros), son record depuis la chute de mars 2020 aux environs de 16 dollars (13 euros).
La deuxième réunion du jour, dans le format OPEP + qui associe 10 pays non-membres, Russie en tête, aux 13 membres du cartel, n’a pas remis en cause les conclusions attendues : l’OPEP et ses partenaires attendront la prochaine réunion de juillet pour aller éventuellement au-delà des engagements pris en avril d’augmenter progressivement l’offre de l’OPEP de 2 millions de barils par jour après les fortes réductions décidées en avril 2020. Selon l’organisation, la demande quotidienne globale de pétrole devrait croître, en moyenne pour l’ensemble de 2021, de 6 millions de barils, soit 6,6%, pour atteindre 96,5 millions de barils. Mais l’OPEP s’attend à une hausse au quatrième trimestre jusqu’à 100 millions de barils par jour, ce qui ramènerait la demande mondiale de pétrole au niveau d’avant la pandémie. On comprend dans ces conditions que l’organisation s’alarme peu des deux principaux facteurs actuels susceptibles de faire dérailler ce scénario : la crise sanitaire indienne et l’éventuelle levée des sanctions américaines contre l’Iran. A propos de l’Inde, troisième importateur mondial de pétrole et, à ce titre acteur majeur de la formation des prix, le ralentissement net causé au premier semestre par l’emballement de l’épidémie devrait être compensé par la hausse de la demande en Chine et aux Etats-Unis. De plus, le gouvernement indien a annoncé le jour de la réunion de l’OPEP, que ses capacités de vaccinations quotidiennes passeraient de trois millions de doses par jour actuellement à dix millions d’ici le début juillet. Retour «attendu» de l’Iran Quant à l’Iran, même si le pays a accumulé d’importantes réserves depuis plus de deux ans pendant lesquels les sanctions américaines l’ont empêché de vendre facilement son pétrole, son retour sur le marché, grâce à l’augmentation de la demande globale, ne devrait pas avoir d’influence sur les cours. A ce propos, le Secrétaire général de l’OPEP, le Nigérian Mohammed Barkindo a confié lors de la visioconférence que le retour «attendu» de la production et des exportations iraniennes se produirait «de manière ordonnée et transparente» et qu’il ne remettrait pas en cause la «stabilité relative», obtenue depuis les réunions avril.