Faire face à la grosse facture d’importation de blé en cette période de crise financière passe par la hausse de la production nationale, notamment en blé dur.
D’ailleurs, cela a été l’une des demandes du chef de l’Etat au ministre de l’Agriculture lors du dernier Conseil des ministres.Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exhorté avant-hier le ministre de l’Agriculture de stimuler la production de blé dur et de réduire les importations de blé tendre. Selon le communiqué du Conseil, M. Tebboune a souligné l’importance de l’adoption des moyens scientifiques disponibles, en vue de relever les niveaux de production céréalière.
Le chef de l’Etat a appelé à l’utilisation des méthodes scientifiques en associant des «comités composés d’ingénieurs agronomes, en vue d’étudier la nature des terres agricoles et de dégager un plan stratégique d’organisation des spécialités de production».
Le président Tebboune a conseillé de «s’orienter davantage vers la spécialisation de la production du blé dur» sachant qu’il est «le plus coté sur le marché international». La nature même des terres agricoles en Algérie est plus favorable au blé dur qu’au blé tendre.
A ce propos, il a souligné la nécessité de «réviser la cartographie de la céréaliculture, notamment le blé dur, selon les spécifications techniques, géographiques et économiques de chaque région et l’élaboration d’une conception globale et réaliste en vue d’opérer une véritable révolution en matière de production des céréales et des semences». Il a aussi exhorté les responsables «à œuvrer pour l’exploitation du surplus de production locale en blé dur et à la réduction des quantités importées de blé tendre».
En effet, avec l’importance du déficit commercial du pays et le niveau des réserves de change, qui ne cesse de baisser, mettant le pays sous pression financière, les autorités tentent de diminuer les grosse factures d’importation, à l’instar de la poudre de lait, les médicaments et le blé tendre et dur, dont l’Algérie est l’un des premier importateur au monde.
En une seule saison d’importation, l’Algérie achète en moyenne plus de 5 millions de tonnes de blé, en grande majorité de France, qui est son premier fournisseur. D’autres pays tentent de concurrencer le blé français, à l’instar de la Russie, mais jusqu’à présent en vain, à cause notamment d’un cahier des charges très strict adopté par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
Le chef de l’Etat a aussi demandé d’entamer une action de sensibilisation de grande envergure, en vue de changer les mentalités dans ce secteur, tout en œuvrant à davantage d’incitation, à l’effet d’augmenter la moyenne de production par hectare.
S’agissant de la production nationale, les estimations varient d’une région à l’autre, mais jusqu’à présent, le ministère de l’Agriculture table sur un rendement abondant dans plusieurs wilayas de l’est et du sud du pays en ce début de saison de moisson-battage.
D’ailleurs, rien qu’hier, l’OAICa acheté au moins 200 000 tonnes de blé dur d’origines multiples dans le cadre d’un appel d’offres qui s’est clôturé la semaine dernière, ont annoncé des traders sur le marché financier européen, repris par l’agence Reuters.
Les prix d’achat sont estimés entre 380 et 385 dollars la tonne, pour une expédition qui est demandée du 1er au 15 juillet et du 16 au 31 juillet.
A noter que l’Algérie ne divulgue pas les résultats de ses appels d’offres et les rapports d’achat sont basés sur des évaluations commerciales.