Le RCD a fustigé, la «criminalisation» du hirak alors que le régime a intensifié, ces dernières semaines, la répression du mouvement populaire, à l’approche des législatives du 12 juin. «Les membres de l’exécutif constatent une accélération vertigineuse et dangereuse du déploiement de l’arsenal répressif du pouvoir. Tout porte à croire que cette escalade, qui cible toutes les composantes et tous les espaces du segment démocratique de la société, est l’œuvre de la mise à exécution d’un plan qui va au-delà de la tenue (ou non) des pseudo-élections législatives du 12 juin prochain», a souligné le secrétariat national du RCD dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion ordinaire, évoquant un contexte marqué par «les atteintes multiples et récurrentes aux libertés, une répression tous azimuts contre des Algériennes et Algériens pour installer la peur et semer la terreur».
Pour le RCD, «la prise en otage du président du parti et du chargé de la communication en compagnie de nombreux activistes dans les rues d’Alger et leur audition dans la division principale de la police judiciaire, le vendredi 14 mai, ont donné le top départ au choix du pire». «Désormais, la criminalisation de l’action politique contre le camp démocratique est assumée. Partis, militants, organisations civiles autonomes, activistes du hirak, avocats, étudiants et journalistes n’ont qu’à se terrer pour espérer échapper aux foudres d’un appareil de répression remis au goût des dictatures des années 1960 et 1970. Ni les mineurs ni les personnes âgées n’échappent à la folie de ceux qui ont squatté la force publique», a-t-il ajouté.
Selon le RCD, «l’acharnement contre Atmane Mazouz, les élus du parti et ses militants est annonciateur du choix du pire contre la mouvance démocratique et le pays». Le RCD a noté que «personne ne peut croire que le maintien en prison et la poursuite d’arrestations massives de citoyens dont le seul tort est d’avoir exercé leurs droits constitutionnels par les marches pacifiques, l’écrit ou la parole peuvent participer de la recherche d’une issue positive à la crise multidimensionnelle que vit le pays». «La situation est grave et le pays traverse une dangereuse et sombre période de son histoire récente. Il s’agit d’une remise en cause brutale des acquis démocratiques en vue d’une hypothétique restauration d’un ordre révolu, lequel, au final, apparaît comme seul agenda auquel s’en tient la façade civile du régime issue du coup de force de décembre 2019», s’est-il indigné.
Alors que le régime a empêché les marches hebdomadaires du hirak, le parti se dit convaincu que le mouvement populaire est «une lame de fond pour l’instauration d’un système politique bâti sur les fondements universels de la démocratie et de la justice».
«Ce n’est ni un phénomène de mode qui peut disparaître avec le temps ni une folie collective qui peut être durablement contenue par des moyens coercitifs», a-t-il relevé.