L’Algérie, qui a ratifié il y a deux semaines l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), prévoit désormais d’élaborer une stratégie nationale adéquate pour l’entrée effective à cette zone de libre-échange.
Cette stratégie sera conçue en collaboration avec la commission de l’ONU en Afrique, qui fournira son appui technique, a indiqué le ministre du Commerce, Kamel Rezig, jeudi, à l’occasion d’une journée d’information sur la Zlecaf au profit des opérateurs économiques.
Ce projet de stratégie nationale d’accès à cette zone de libre-échange sera présenté prochainement et définit «les opportunités et les défis prévus afin d’adhérer à cette zone», a souligné M. Rezig. Les autorités comptent, à travers cette stratégie, stimuler les échanges avec les pays africains, qui demeurent jusqu’à présent insignifiants par rapport au potentiel réel. Le ministre a d’ailleurs estimé que la valeur des échanges commerciaux algériens avec les Etats africains reste faible, avec une moyenne ne dépassant pas les 3% du total des échanges en 2020 (avec une valeur de 3,042 mds de dollars).
Le ministre a indiqué que la plupart de ces échanges se font avec les Etats de l’Afrique du Nord, à savoir le Maroc, la Tunisie et l’Egypte, qui font partie de la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale). Par conséquent, il a appelé les opérateurs économiques à redoubler d’efforts dans l’objectif de bénéficier des avantages accordés dans le cadre de la Zlecaf, qui devrait créer un marché de 3000 milliards de dollars. «Il est impératif d’œuvrer à décrocher une part de ce marché eu égard à la position stratégique de l’Algérie, considérée comme le portail d’accès aux pays africains, dont ceux du voisinage (Mali, Niger, Mauritanie, Libye et Tunisie).»
Pour le ministre, l’entrée en vigueur de la Zlecaf, avec la mise en place des zones franches, la construction de la route transsaharienne et du port de Cherchell, permettra à l’Algérie d’augmenter les échanges commerciaux avec l’Afrique à près de 52%, contre 16% actuellement. A cette occasion, M. Regiz a annoncé qu’un projet de loi relatif à la création des zones franches sera présenté, les semaines à venir, au gouvernement.
Afin de garantir le suivi effectif des négociations de cette zone et renforcer la coopération et la coordination entre les différentes administrations concernées, M. Rezig a annoncé la création, au niveau national, de l’unité de gestion et de suivi des négociations de la Zlecaf.
La délégation algérienne ayant pris part à diverses réunions des instances de négociation depuis 2016 n’a ménagé aucun effort pour défendre l’intérêt des opérateurs économiques nationaux à l’effet de faciliter l’accès aux marchés africains et effectuer les échanges commerciaux des biens et services, a rappelé le ministre.
Pour sa part, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Réda Tir, a indiqué que l’Afrique compte 54 Etats et l’Algérie doit saisir l’occasion de son adhésion à la Zlecaf pour être fortement présente sur le marché africain, rappelant les avantages présentés dans les zones franches, qui seront créées dans les régions frontalières, notamment en ce qui concerne les facilitations douanières à même de permettre aux opérateurs économiques de développer leurs transactions dans divers domaines.