La ville de Naciria, à l’extrême est de Boumerdès est, depuis 19h de ce jeudi 27 mai, le théâtre de violentes échauffourées entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre.
Les affrontements ont éclaté après que la police ait stoppé la marche de protestation à laquelle ont pris part des centaines de citoyens pour exiger la libération de Brahim Agraniou et Ali Bengana, le premier ayant été arrêté vendredi dernier à Alger tandis que le second a été interpellé ce jeudi vers 13h00 devant chez-lui.
« Il y a 13 jeunes de notre localité qui sont poursuivis en justice pour leur engagement dans le hirak. La répression doit cesser. Les émeutes de ce soir sont le résultat d’une politique dangereuse qui ouvre la voie à toutes les dérives. Notre commune en a beaucoup souffert », s’écrie un habitant.
La marche de cet après-midi a été précédée par une grève des commerçants qui a duré deux heures. Les affrontements ont débuté après une bousculade devant le commissariat où des policiers s’étaient déployés pour empêcher le passage de la procession.
Tout a basculé en quelques secondes. Aux jets de pierres des manifestants, la police riposte par des bombes de gaz lacrymogène. Les fumées épaisses des pneus brûlés et des gaz lacrymogènes ont rendu l’air irrespirable aussi bien à la place Matoub Lounès qu’au niveau des cités Chouhadas, La Gare et La Cave, a-t-on témoigné.
Il faut dire que les affrontements entre les jeunes et les policiers sont monnaie courante dans cette localité qui accuse un énorme retard en termes de développement et où le taux de chômage bat tous les records.
A l’heure où nous mettons en ligne, les affrontements se poursuivent avec plus d’intensité au centre-ville.