La Syrie tient mercredi une présidentielle qui doit offrir un quatrième mandat au président Bachar al-Assad, un scrutin sans suspense dans un pays ravagé par une guerre meurtrière contre le terrorisme.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (04H00 GMT) dans la partie du pays contrôlée par l’armée gouvernementale, soit les deux tiers de la Syrie. Ils fermeront à 19H00 locales, à moins d’une prolongation. Et les résultats pourront être annoncés dans les 48 heures.
L’agence de presse officielle Sana a annoncé l’ouverture des bureaux de vote à 07H00 et la télévision nationale a montré de longues files se formant dans différents endroits du pays.
«Une responsabilité de chaque syrien»
Un nombre d’électeurs ont souligné au correspondant de Sana que le vote était «une responsabilité de chaque syrien».
«L’afflux aux urnes reflète la volonté et l’appartenance nationale sincère des Syriens à la Patrie», affirme un électeur à Hama.
Le président Assad a donné sa voix aux élections présidentielles dans la ville de Douma dans la banlieue de Damas, a indiqué Sana.
Pour son nouveau mandat de sept ans, dans un pays à l’économie en lambeaux et aux infrastructures en ruines, Bachar al-Assad se présente comme l’homme de la reconstruction, après avoir enchaîné les batailles militaires contre les groupes terroristes avec l’appui de la Russie et de l’Iran, ses alliés indéfectibles.
Depuis plusieurs semaines, les portraits du président de 55 ans sont visibles sur toutes les places, notamment à Damas.
Face à M. Assad, deux candidats: l’ex-ministre et parlementaire Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l’opposition Mahmoud Mareï.
La loi électorale impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans consécutifs avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblie.
Amnistie pour des milliers de prisonniers
Propulsé au pouvoir en 2000, M. Assad a remplacé son père Hafez, décédé après 30 années de règne sans partage.
Pour le président sortant, nul besoin de meeting de campagne ni d’entretiens avec des médias. Avant le scrutin, le chef de l’Etat a toutefois décrété une amnistie pour des milliers de prisonniers.
Plus de 12.000 bureaux de vote ont été aménagés dans les zones gouvernementales, selon le ministère de l’Intérieur. Et, selon les registres, le pays compte officiellement un peu plus de 18 millions d’électeurs.
Mais avec la guerre qui a morcelé le pays et des millions de réfugiés à l’étranger, le nombre de votants sera en réalité plus bas.
En 2014, M. Assad avait obtenu plus de 88 % des voix selon les résultats officiels. Le taux de participation dépassait les 73 %.
Cette présidentielle était la première élection faisant concourir plusieurs candidats. Auparavant, Bachar al-Assad et son père Hafez étaient désignés par des référendums, où bien souvent le oui l’emportait à plus de 97 % des voix.
AlAhed