Evaluant la visite gouvernementale effectuée récemment au Fonds monétaire international (FMI), l’économiste et ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hammouda, a estimé qu’il y a un côté positif : la reprise des négociations avec l’institution financière internationale qui se sont arrêtées près d’un an.
« Les négociations avec les institutions financières internationales sont difficiles, compliquées et prennent énormément de temps, d’où l’importance de notre accord de mettre fin à un accord avec le début d’un nouveau. Le deuxième côté important, le gouvernement a indiqué que cet accord ne sera pas conclu rapidement. Si un accord n’est pas soumis au Conseil d’administration du FMI avant mi-juillet, il faudra attendre jusqu’à septembre après les vacances », a expliqué M. Ben Hammouda au micro de Wassim Ben Larbi dans son émission Expresso sur Express FM.
Alors que faire entre temps ? Selon lui, il faudra travailler sur sept points pour éviter le scénario libanais et le défaut de payement… Et ceci « quoi qu’il en coûte ». L’objectif principal des institutions de l’Etat sera de protéger l’Etat et les finances publiques en cette période difficile. Parmi les points évoqués :
Protéger les finances publiques dans les prochains mois, jusqu’à parvenir à un accord avec le FMI, surtout juillet et août qui seront deux mois déterminants et difficiles dans l’histoire des finances publiques : il faudra ainsi éviter l’écroulement des finances publiques via un financement interne, via un financement de la Banque centrale de Tunisie, malgré les réserves opposées à ce sujet et via des ressources issues de relations bilatérales comme le dépôt d’un milliard de dollars qu’envisage de faire la Libye ou les négociations faites avec le Qatar ou avec d’autres pays frères et amis.
Entamer le dialogue national dans les plus brefs délais pour changer les politiques publiques et le système économique.
Nécessité d’adopter la Loi de finances rectificative, pour la mise ne place de solutions.
L’ancien ministre a espéré que les actuels gouvernants ne feront pas comme leurs prédécesseurs en ce qui concerne les finances publiques : se sauver coûte que coûte quelles que soient les conséquences.
Et de soutenir qu’il y a un consensus tunisien selon lequel l’endettement est une ligne rouge et on doit remplir nos engagements.
« Or, nous sommes entrés dans la phase d’une dette non-soutenable, d’où la nécessité d’entamer des réformes. Cette année 15 à 16 milliards de dinars d’endettement, soit 23% du budget de l’Etat. L’année prochaine on atteindra les 20 milliards de dinars d’endettement, soit 30% du budget de l’Etat pour 2022. La pression va se poursuivre jusqu’à 2023 », a-t-il mis en garde, en soulignant qu’il faudra penser à de nouvelles solutions pour soulager le poids de la dette publique.
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