L’Académie algérienne des sciences et des technologies se félicite, par la voix de sa présidente, le Pr Malika Allab Yaker, de la dernière distinction de quatre de ses membres, sur les 46 que compte AAST.
Les Dr Houria Triki, Dr Adel Belouchrani, Dr Azzedine Bousekssou et Dr Oualid Hamdaoui, activant dans diverses spécialités, figurent parmi les 2% meilleurs scientifiques au monde, selon un classement réalisé par la prestigieuse université américaine de Stanford, a annoncé l’Académie dans un communiqué rendu public la semaine dernière.
Le Pr Allab, se réjouit de cette reconnaissance internationale pour les travaux scientifiques des chercheurs algériens, «reconnus ailleurs et non pas dans notre pays», a-t-elle regretté.
Et de souligner : «C’est désolant que nos chercheurs soient ignorés. On aurait pu apporter notre contribution, notre expertise et savoir-faire pour contribuer à construire une vraie Algérie nouvelle.» Le Pr Allab estime que le classement de l’université américaine «vient conforter notre conviction du fait que nous avons des compétences locales et les quatre membres de l’Académie ont été choisis et classés pour la qualité de leurs travaux. C’est un honneur pour l’Académie et l’Algérie».
Mais elle déplore le manque de moyens pour faire fonctionner cette académie et permettre aux chercheurs de progresser dans leurs travaux.
Aucune commodité pour les chercheurs
«A ce jour, l’Académie algérienne des sciences et technologies n’a pas de local pour réunir ses membres. Nous sommes hébergés depuis cinq ans au siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Nous disposons d’un bureau dépourvu de toutes les commodités dont un scientifique chercheur a besoin», a-t-elle déclaré.
Revenant sur les travaux des quatre membres classés meilleurs scientifiques au monde, le Pr Allab signale que ces derniers contribuent, dans le cadre de leurs travaux, avec de nombreuses universités et laboratoires de recherche internationaux. Ils sont été classés pour la qualité de leurs travaux, a-t-elle insisté, précisant qu’«ils ont été sélectionnés par l’université de Stanford en se basant sur la fréquence à laquelle leurs travaux sont cités par d’autres scientifiques et publications scientifiques aux quatre coins de monde».
Cette classification, précise-t-elle, vient s’ajouter à celle obtenue tout récemment par le Dr Azzedine Boussekssou, établi en France et directeur de recherche – classe exceptionnelle, bénéficiaire d’une bourse ERC senior 2021 (avoisinant les 3 millions d’euros), attribuée par le Conseil européen de la recherche.
La bourse en question lui a été octroyée à la suite d’un projet sélectionné dans «un contexte hautement compétitif au niveau européen» et portant sur l’élaboration de «matériaux moléculaires pour une nouvelle génération de muscles artificiels».
Cela est considéré comme un pré-Prix Nobel dans une discipline donnée, souligne la directrice de l’Académie algérienne, avant de conclure : «Cela prouve que l’Algérie dispose d’un vivier de compétences qui ne demandent qu’à travailler, pour peu qu’elles en aient les moyens et qu’elles bénéficient de la reconnaissance qu’elles méritent.»
Directeur de recherche au CNRS au laboratoire de chimie de coordination à Toulouse depuis 2005, le chercheur algérien Azzedine Bousseksou a été déjà primé en 2003 par le prix de la division de chimie de coordination de la Société chimique de France, le prix SFC (Smart Fuel Cell), et par le prix Langevin de l’Académie des sciences en 2009.
Il a été médaillé d’argent du CNRS pour l’année 2010. Cette prestigieuse récompense lui a été attribuée cette année en signe de reconnaissance de l’établissement pour sa «contribution au rayonnement du CNRS et de la recherche scientifique française».
La médaille d’argent du CNRS est décernée chaque année à une quinzaine de chercheurs. Elle «distingue un chercheur pour l’originalité, la qualité et l’importance de ses travaux, reconnus sur le plan national et international».
Cet éminent chercheur, âgé de 57 ans, spécialiste du magnétisme moléculaire, de la commutation et de la bistabilité moléculaires, est l’auteur de plus d’une centaine d’articles à comité de lecture international, de plusieurs couvertures de journaux à fort impact, de 7 brevets, dont un exploité. Il a encadré plus de 14 thèses et est l’invité des congrès internationaux.
Par ailleurs, l’ambassade des Etats-Unis en Algérie a, dans un post sur sa page Facebook, félicité les quatre scientifiques membres de l’Académie algérienne des sciences et technologies, tout en précisant que «l’université de Stanford a déclaré que ces quatre enseignants issus des universités algériennes figurent parmi les 2% meilleurs scientifiques au monde», tout en ajoutant que «sur le liste établie par la prestigieuse université, figurent d’autres Algériens».
A quand la réaction du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ou bien du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui ne rate pas une occasion de tweeter lorsqu’il s’agit de féliciter les exploits de nos sportifs aux compétitions internationales ou autres ?