Le député d’Attayara, Mohamed Ammar, a publié, samedi 22 mai 2021, un statut sur sa page Facebook, présentant des explications en réaction à la polémique qu’il avait, lui-même, créée par son intervention à la plénière de vendredi et dans laquelle il avait reproché au ministre des Finances, Ali Kooli, la nomination d’ « un conseiller de confession juive alors que le pays disposait de conseillers locaux hautement qualifiés ».
« Quand vous êtes parti à Washington, vous avez emmené avec vous des conseillers qui d’abord ne faisaient pas partie du ministère et en plus rémunérés par des organisations internationales (…) Et vous avez nommé un expert juif Ishac Diwan (…) comme si nous n’avions plus d’experts en Tunisie. Il nous faut des explications », a-t-il lancé sur un ton accusateur durant la plénière consacrée à l’audition du gouverneur de la Banque centrale et du ministre des Finances.
Le député faisait référence à la visite de la délégation gouvernementale tunisienne au siège du Fonds monétaire international (FMI) aux États-Unis pour présenter le programme de réforme économique en vue d’obtenir un prêt colossal.
Mohamed Ammar a assuré, dans son statut, qu’il n’avait rien contre « la confession juive » et ne particulier « les juifs tunisiens avec qui nous vivons dans le respect mutuel ». « Mon propos a été mal interprété et je m’en excuse », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « J’ai simplement un problème avec la nomination d’un expert étranger sur une mission en lien avec la souveraineté de l’Etat, rémunéré en devise ».
Il a, également, pointé du doigt le fait que le Parlement était le dernier à être au courant de cette nomination effectuée « par un ministre qui a renvoyé la majorité des compétences qui étaient au ministère ».
« M. Ali Kooli, vous ne pouvez vous appuyer dans vos explications sur un rapport international que nous pouvons consulter. Nous ne vous permettrons de dépasser vos limites. Vous devez compter sur les Tunisiens (…) », a-t-il poursuivi accusant le ministre des Finances de vouloir faire passer des lois qui ouvriront la porte à l’évasion fiscale et au blanchiment d’argent.
Ali Kooli a, lui, nié, totalement, les allégations de Mohamed Ammar soutenant dans sa réponse aux questions des députés qu’aucun conseiller étranger n’avait été affecté au ministère.
« Aucun ministre du gouvernement Mechichi ne peut nommer des conseillers sans l’approbation du Conseil des ministres et sans que cela ne soit publié dans le Jort. Personnellement, j’ai nommé trois conseillers et leurs nominations est consultable dans le Jort », a-t-il avancé.
« Pour ce qui est de Ishac Diwan. Il est de nationalité libanaise et était l’un des plus hauts cadres du FMI. Je ne connais pas personnellement ce monsieur et il ne fait pas partie de nos conseillers. Il faut cesser de diffuser des contrevérités (…) Arrêtons de toucher à la réputation des gens. Depuis quand la religion des gens est-elle un problème en Tunisie ?! », a-t-il martelé ajoutant que toute aide était la bienvenue peu importe son origine.
Il convient de rappeler que Mohamed Ammar est tombé dans le piège de l’amalgame plus d’une fois. Plus tôt cette semaine, en souhaitant exprimer son soutien à un acteur tunisien ayant défendu la cause palestinienne, le député a qualifié les lieux de culte juif de « temples sionistes », faisant ainsi l’amalgame entre la confession juive et le sionisme.
businessnews