Bachir Dkhil, ex-membre fondateur du Polisario, accuse le gouvernement espagnol et le régime militaire d’Alger d’avoir comploté contre les intérêts du Maroc dans l’affaire Brahim Ghali, le chef des séparatistes, accueilli en toute impunité en Espagne alors que ce dernier fait face à plusieurs plaintes liées à des crimes de guerre et à des viols.
Dans une longue interview pour Le360, Bachir Dkhil, membre de l’influente tribu sahraouie des Reguibat, estime qu’un “courant en Espagne (le gouvernement actuel, ndlr) a brisé les relations diplomatiques qui existaient entre l’Espagne et le Maroc”.
Dkhil a noté que d’habitude, le chef du gouvernement espagnol, une fois élu, consacrait sa première visite à l’étranger au Maroc. Or, ce dernier s’est rendu en France et en Algérie.
Fournissant une autre preuve de cette manigance, Bachir Dkhil, souligne que l’actuelle cheffe de la diplomatie espagnole s’est montrée agacée par la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
C’est une marque d’hostilité claire émanant d’un membre du gouvernement espagnol”, a-t-il relevé. Et de s’interroger sur la façon par laquelle Brahim Ghali est entré muni d’un passeport algérien portant le faux nom de Mohamed Ben Battouche.
Brahim Ghali a été sacrifié par Alger. Il a été humilié aux yeux de tout le monde, en particulier à Tindouf, a estimé l’ancien responsable sahraoui, ajoutant que “le gouvernement espagnol est impliqué jusqu’au coup dans l’affaire Ben Battouche”.
Cela veut dire, poursuit Bachir Dkhil, que l’Espagne “a sacrifié ses relations avec le Maroc en devenant un complice du régime militaire algérien”
Imaginons le scénario inverse, a-t-il dit, soit le Maroc recevant un séparatiste espagnol redoutable sur son sol. Peut-il le faire sans coordonner avec la partie espagnole officielle?”. “Est-ce que le Royaume va se hasarder en solo dans cette voie?”, se demande Bachir Dkhil.
Selon l’ancien dirigeant du Polisario, “le gouvernement espagnol vient de commettre des erreurs en tombant dans le piège de l’Algérie”. Ce régime militaire, d’après Dkhil, a “toujours placé ses intérêts au-dessus de toute autre considération avec l’objectif de déstabiliser le Royaume”.
Alger “ne pense jamais aux intérêts des populations des camps de Tindouf. Ces derniers sont étouffés par leurs conditions de vie”, a conclu l’ancien dirigeant sahraoui.