Le professeur de Droit public et chercheur en Droit constitutionnel, Rabeh Khraifi, a expliqué, dans un post publié ce jeudi 20 mai 2021, sur les réseaux sociaux, que la loi criminalisant la normalisation avec Israël est la carte d’Ennahdha et de ses alliés pour griller le président de la République Kaïs Saïed.
« Ennahdha et ses alliés vont saisir l’opportunité politique en or que représente ce projet de loi pour brûler les mains de Kaïs Saïed lorsqu’il refusera de signer le projet de loi et de le publier dans le Jort. Ils travailleront pour faire adopter la loi incriminant la normalisation avec l’Etat d’occupation, profitant de la vague populaire, de l’enthousiasme des porteurs du projet, Echaâb en particulier, et de l’erreur du président lorsqu’il a déclaré hier sur France 24 qu’il «déteste le terme de criminalisation de la normalisation» » a commencé par préciser le chercheur.
Rabeh Khraifi a souligné que lorsque les députés auront approuvé le projet de loi incriminant la normalisation, ce geste aura permis au mouvement Ennahdha de surfer sur la vague populaire pro cause palestinienne et lui évitera l’embarras populaire et politique de s’opposer au vote de cette loi. « Ainsi, elle jettera la patate chaude à Kaïs Saïed, s’il refuse de signer il aura trahi la cause et s’il signe cette loi l’Etat tunisien va souffrir de nombreux problèmes politiques et financiers » a-t-il conclu.
Il convient de rappeler que de nombreuses manifestations ont été organisées dans le pays en soutien à la cause palestinienne. Lors de ces mouvements, initiés notamment par l’UGTT, le vote de la loi, criminalisant la normalisation des relations avec Israël, est fortement revendiqué. De nombreux députés ont d’ailleurs signé une pétition appelant le bureau de l’ARP à accélérer l’examen du projet de loi et à le soumettre rapidement au vote de l’Assemblée.
Cette vague de soutien intervient suite aux affrontements qui continuent dans les terres palestiniennes depuis près de deux semaines. L’étincelle a été une décision de la justice israélienne autorisant l’évacuation du quartier palestinien de Cheikh Jarrah afin d’y installer des colons. Depuis, la situation s’est embrasée et une guerre aérienne a éclaté entre le Hamas et les forces israéliennes faisant de nombreuses victimes parmi les civils palestiniens.
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