Rabat – La Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP) a annoncé jeudi qu’elle allait auditionner “un spécialiste international en intelligence stratégique” pour discuter des “allégations techniques non prouvées” qu’Amnesty International, Forbidden Stories et Citizen Lab ont formulées à l’encontre du Maroc.
L’audition portera sur les règles déontologiques relatives à l’attribution des traces techniques des cyberattaques malveillantes, a rapporté l’agence de presse marocaine MAP.
La CNDP a également invité Citizen Lab à participer à l’audition, car elle “reste ouverte à la tenue de réunions de travail avec d’autres entités intéressées par le sujet”.
Un communiqué de presse de la CNDP rappelle également que les premières auditions sur le sujet ont eu lieu le mois dernier, et que l’événement a souligné l’importance de travailler avec des experts techniques pour comprendre les mécanismes à travers une “approche dépassionnée”.
La commission a déclaré que son processus d’enquête sur les accusations d’espionnage non prouvées contre le Maroc commence à porter ses fruits et que ses premiers résultats seront rendus publics une fois qu’ils seront finalisés.
Les premières auditions ont eu lieu fin février, et la CNDP a invité plusieurs experts nationaux et internationaux à partager leurs analyses et conclusions sur le sujet.
La commission a rencontré Jonathan Scott, un chercheur spécialisé dans les logiciels malveillants, les logiciels espions et la criminalistique.
En février, Jonathan Scott a publié un rapport disculpant le Maroc des accusations d’espionnage portées contre le pays par Amnesty International et Forbidden Stories, un consortium d’organisations de médias. Il a notamment découvert qu’Amnesty avait trouvé un indicateur faussement positif dans les rapports d’espionnage concernant le journaliste Omar Radi, mais ne l’a pas mentionné.
Le CNDP a également publié les versions arabe et française du rapport de Scott intitulé “Exonérer le Maroc : Disproving The Spyware”.
Amnesty International et Forbidden Stories avaient accusé le Maroc d’utiliser le logiciel espion israélien Pegasus pour espionner des journalistes, des militants et des fonctionnaires étrangers.
Le Maroc a toujours nié ces accusations, allant même jusqu’à intenter une action en justice contre les deux organisations et les organes de presse qui ont fait la promotion de leurs affirmations.