Rabat – L’économie marocaine a perdu 58000 emplois à la fin du troisième trimestre 2022, selon un nouveau rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP).
Par rapport à l’année précédente, 136 000 emplois ont été créés dans les zones urbaines, mais les zones rurales ont perdu 194 000 emplois, créant ainsi un déficit d’emplois, indiquent les données du HCP.
La perte importante d’emplois dans les zones rurales est probablement une cause directe de la grave sécheresse qui a frappé l’agriculture marocaine, tributaire des précipitations, et qui a incité de nombreux agriculteurs et éleveurs à abandonner le métier et à migrer vers les zones urbaines.
Malgré la perte d’emplois, le taux de chômage global du Maroc a légèrement diminué, passant de 11,8 % en 2021 à 11,4 % en 2022.
Le rapport du HCP fait écho aux données d’une récente enquête publiée par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur le secteur agricole marocain.
Le rapport explique que la dépendance des agriculteurs à l’égard de l’agriculture comme source de revenus est en baisse et suscite une vague de migration urbaine.
L’augmentation des coûts de production exacerbe également cette tendance et pousse les agriculteurs à abandonner la culture. Les agriculteurs et les éleveurs des zones montagneuses sont les plus vulnérables à la réduction des revenus et à l’inflation, ajoute le rapport.
En plus de la sécheresse et du chômage, le marché du travail marocain a également subi une baisse de la participation des femmes. Un précédent rapport du HCP montrait qu’en 2022, 73% des 15 millions de personnes actives hors de la population active étaient des femmes.
Les données du HCP suggèrent en outre que 80 % de la population féminine marocaine en âge de travailler est en dehors du marché du travail.