Le lobby agricole espagnol fait choux blanc à Bruxelles. Aucune modification pour le régime d’entrée des produits agricoles marocains a répondu la Commission européenne.
Dans sa guerre ouverte contre les exportations marocaines, le lobby espagnol vient de subir un revers au Parlement européen. Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a rejeté une demande formulée par l’eurodéputé Mazaly Aguilar, du Groupe des Conservateurs et Réformateurs européens, portant révision du régime d’entrée des produits agricoles du royaume sur le marché des Vingt-sept.
«Pour le moment, la Commission ne prévoit aucune modification du système existant», a souligné le Polonais Wojciechowski dans sa réponse à la question écrite émanant de la parlementaire espagnole membre de Vox.
Le Commissaire a reconnu que les importations de fruits et légumes de l’UE en provenance du royaume « ont augmenté ces dernières années, passant de 1 million de tonnes d’importations en 2015, d’une valeur d’environ 1,2 milliard d’euros, à 1,3 million de tonnes en 2019, d’une valeur d’environ 1,7 milliard d’euros, soit une hausse respectivement de 33% et 40% ». Et de préciser que l’Office européenne de lutte contre la fraude (OLAF) examine les allégations soulevées par l’eurodéputée.
Coup de pression du lobby agricole espagnol
Mme Aguilar a en effet estimé dans sa question écrite que «des associations d’agriculteurs espagnols ont signalé à l’Office européen de lutte contre la fraude certaines pratiques présumées frauduleuses du Maroc pour éviter le paiement de droits de douane à l’exportation vers l’Union européenne de produits agroalimentaires. Cette plainte s’ajoute à de nombreuses affirmations antérieures du secteur agricole espagnol, qui a mis en garde à plusieurs reprises contre cette situation ».
«OLAF peut ouvrir une enquête s’il existe des soupçons suffisants de fraude ou de toute autre activité illégale portant atteinte aux intérêts financiers de l’UE», a conclu le Commissaire européen dans sa réponse.
La question écrite de Mazaly Aguilar s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée par le lobby agricole espagnol contre les exportations marocaines vers l’UE. En février, l’eurodéputé canarien du Parti populaire (PP), Gabriel Mato, avait demandé à la Commission européenne d’ouvrir une enquête sur «le préjudice causé aux producteurs européen par le non-respect du paiement des droits de douane sur les importations agricoles en provenance du Maroc». Mato faisait ainsi écho à la plainte présentée par la coordination des organisations paysannes et d’élevage (COAG) devant l’Office européen de lutte contre la fraude.