Rabat – Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) du Maroc, a déclaré samedi que le Maroc restera “un pays fort et indépendant” avec ou sans la France.
S’exprimant devant la cinquième conférence nationale de l’Espace marocain des professionnels, Benkirane a critiqué la France et ses dirigeants politiques en réponse à la dernière résolution du Parlement européen contre le Maroc.
“La France a été affligée d’une présidence qui ne sait rien, et d’un leadership à courte vue”, a déclaré l’homme politique marocain, suggérant que les dirigeants français ont été réticents à renforcer les relations avec le Maroc pour apaiser les pays exportateurs d’énergie comme l’Algérie.
Néanmoins, le chef du PJD s’est dit convaincu qu’il existe encore des “esprits sains” au sein de la direction française, soulignant que “les grands pays ne se construisent pas sur du gaz ou du pétrole, mais sur des principes.”
Il a également déclaré qu’il n’avait aucun problème à ce que la France rétablisse ses relations avec l’Algérie, ajoutant que s’il ne souhaite pas d’inimitié entre deux nations, le Maroc n’a pas non plus été hostile à la France, malgré son passé colonial.
“Allez-y et réparez vos relations avec l’Algérie, mais gardez de bonnes relations avec le Maroc”, a déclaré Benkirane, disant à la France que bien que le Maroc ne soit “pas parfait”, il est en train de régler ses problèmes.
Benkirane a également reconnu que le Maroc “a des problèmes de droits”, mais a critiqué le Parlement européen pour ce qu’il a décrit comme une ingérence dans les affaires du pays. Les politiciens européens devraient d’abord s’occuper des problèmes de leur pays, a-t-il noté.
Le leader du PJD a conclu en suggérant que la récente manifestation d’hostilité du Parlement européen est une réponse à la diversification des partenaires du Maroc en Afrique et dans d’autres régions. Il a ensuite appelé la France à reconsidérer le rôle qu’elle joue en Afrique, notamment dans des pays comme le Mali et le Burkina Faso.
Le Parlement européen a voté une résolution au début du mois critiquant la situation de la liberté d’expression et de la liberté de la presse au Maroc, ce qui a provoqué des réactions critiques de la part du pays d’Afrique du Nord.
Suite à la décision européenne, le Parlement marocain a tenu une session au cours de laquelle les députés ont conclu à l’unanimité que l’institution allait “réévaluer” sa relation avec son homologue européen, critiquant la résolution pour son ingérence dans les affaires intérieures du Maroc.