Rabat – Une peine d’un an de prison avec sursis et une amende de 15 000 euros (164 000 dirhams) ont été requises contre les journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent pour leur tentative de chantage au roi Mohammed VI.
La décision sera prise par les tribunaux le 14 mars.
En 2015, les deux journalistes avaient menacé de publier un livre sur le roi du Maroc s’ils n’étaient pas payés 2 millions d’euros (21 millions de dirhams), faisant ainsi la une des journaux internationaux et étant arrêtés pour extorsion.
Laurent, qui est âgé de 75 ans, a admis devant le tribunal qu’il avait commis “une erreur éthique”, mais a refusé d’assumer la responsabilité d’une infraction pénale, alléguant que la proposition d’arrangement financier venait du Maroc.
Graciet, auteur de livres sur le Maghreb et la Libye, a dit la même chose, accusant un émissaire marocain d’avoir proposé l’arrangement, a rapporté le média français Libération.
En revanche, Ralph Boussier, l’un des avocats du Maroc, maintient que c’est Laurent qui a évoqué l’arrangement, ajoutant que le Maroc a déposé une plainte après la première rencontre avec les journalistes.
Pendant le procès, Graciet et Laurent ont demandé que les enregistrements de leur rencontre avec l’avocat du roi Mohammed VI ne soient pas admis au tribunal, affirmant qu’ils étaient “illégaux”.
Selon les informations du Monde, les deux journalistes ont rencontré l’avocat personnel du roi, Hicham Naciri, dans un bar d’hôtel parisien le 11 août 2015.
Naciri a enregistré la conversation avec le duo, rapporte le média français, avant qu’ils ne soient arrêtés par la police le 27 août, avec 80 000 € en espèces en leur possession au moment de l’arrestation.
Laurent avait reconnu en 2015 avoir appelé le cabinet royal marocain et exigé une énorme somme d’argent pour ne pas publier un livre qui contient des “révélations compromettantes.”