Rabat – Un tribunal algérien a condamné le leader du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni, à la prison à vie. Il a été condamné par contumace lundi.
L’agence de presse algérienne APS a rapporté que Mehenni devait répondre de plusieurs chefs d’accusation, dont “création d’une organisation terroriste et atteinte à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale”.
Le leader du MAK vit actuellement en France.
Le gouvernement algérien a qualifié le MAK d'”organisation terroriste” en 2021, à la suite de l’arrestation de militants accusés de préparer des voitures piégées. L’Algérie n’a présenté aucune preuve de l’implication du MAK dans les accusations portées.
Le ministère algérien de la Défense nationale a publié un communiqué, affirmant avoir démantelé une cellule “criminelle” et “séparatiste” composée de partisans du MAK. Le ministère a également affirmé que les membres de la cellule arrêtés étaient en possession d’armes automatiques et d’explosifs et qu’ils planifiaient des “attaques et des actes criminels” contre les intérêts et la souveraineté de l’Algérie.
De nombreux experts des Nations unies et des membres de l’UE ont exprimé leur inquiétude quant aux violations des droits de l’homme et à la répression des militants et des journalistes en Algérie.
Les experts ont également exprimé leur inquiétude quant à l’utilisation par l’Algérie de sa loi antiterroriste pour poursuivre les militants.
En octobre, le mouvement a organisé une manifestation à Paris pour dénoncer la censure de l’interview de Mehenni dans une chaîne de télévision française.
L’interview de Mehenni par le journaliste français Ivan Rioufol a été annulée quelques minutes avant sa diffusion en direct.
M. Mehenni a accusé le régime algérien d’avoir convaincu la présidence française d’annuler l’interview.