Rabat – Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à voter sur un projet de résolution qui brise les derniers espoirs du régime algérien de nier sa responsabilité dans le conflit du Sahara occidental.
Le projet de résolution, dont une copie exclusive a été obtenue par Morocco World News, montre que les membres du Conseil de sécurité sont prêts à mettre davantage de pression sur le régime algérien pour qu’il assume sa responsabilité dans le conflit en tant que partie principale.
L’Algérie, qui accueille, finance, arme et soutient le Front Polisario, prétend être un simple observateur dans le conflit, suggérant qu’une solution devrait être basée uniquement sur des négociations entre le Maroc et le groupe séparatiste. Ces revendications n’ont cessé de retarder et de compromettre le chemin vers la paix et la stabilité dans la région.
Malgré la stratégie du régime algérien visant à minimiser son rôle fondamental dans le conflit, le paragraphe 3 de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a souligné l’importance de l’implication de “toutes les parties” au conflit dans le processus politique mené par les Nations unies.
Toutes les parties
Le projet de texte a renouvelé son soutien total au Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et à son envoyé personnel pour “faciliter le processus de négociations” afin de parvenir à une solution. En outre, il “encourage fortement le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à s’engager avec l’envoyé personnel tout au long de ce processus, dans un esprit de réalisme et de compromis pour assurer une issue positive.”
Samir Bennis, analyste marocain, co-fondateur du REM et expert en politique étrangère, a souligné que la résolution “réaffirme une fois de plus la nécessité pour toutes les parties, y compris l’Algérie, d’être guidées par un esprit de compromis et de réalisme pour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable au différend”.
Bennis a également noté que cette résolution fait écho au langage utilisé dans le dernier rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la situation au Sahara Occidental. Le rapport a spécifiquement réitéré que les résolutions “adoptées depuis 2018 constituent le cadre politique dans lequel les parties doivent s’efforcer de parvenir à une “solution réaliste, praticable, durable et mutuellement acceptable fondée sur le compromis.”
Dialogue pour la paix
Le gouvernement marocain a souligné à plusieurs reprises sa détermination à s’engager dans le processus politique mené par l’ONU dans le cadre des tables rondes initiées par l’ancien envoyé du SGNU, Horst Kohler, dont la démission a été marquée par une impasse politique depuis mai 2019.
La principale nouveauté de la nouvelle résolution, sur laquelle les membres du Conseil de sécurité se prononceront dans le courant du mois, souligne l’importance pour “toutes les parties” engagées dans le processus de s’appuyer sur les progrès réalisés par l’ancien envoyé de l’UNSG, Kohler.
La nomination de Kohler en 2017 a relancé les pourparlers et le dialogue dans le cadre du processus politique. Cela s’est reflété dans le langage utilisé dans la résolution 2414 et la résolution 2440 de 2018. Les deux résolutions ont souligné l’importance de l’implication de toutes les parties dans le processus de l’ONU sur la base du compromis et du réalisme pour parvenir à une solution politique mutuellement convenue.
Kohler a convoqué les parties au différend à des tables rondes à Genève en 2018 dans le cadre du processus politique, en cherchant à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable pour mettre fin au différend.
La nomination de Kohler a également marqué le début des références spécifiques à l’Algérie dans les textes du Conseil de sécurité, signalant un nouveau changement dans l’approche et les vues de l’ONU sur la responsabilité algérienne dans le différend.
Nouvel envoyé, même objectif
En octobre 2021, le SGNU a nommé un nouvel envoyé, Staffan de Mistura, dont la mission principale est de s’appuyer sur le processus de table ronde de Kolher. Cependant, le régime algérien a défié les recommandations et les résolutions de l’ONU, continuant à nier sa responsabilité claire dans le conflit.
Il est vrai que la première partie du troisième paragraphe du nouveau projet de résolution contient un langage similaire à celui adopté dans la résolution 2602 de 2021. Il diffère cependant dans la deuxième partie du nouveau paragraphe, qui souligne qu’il encourage “fortement” toutes les parties, au lieu de “saluer” l’implication des parties.
La nouvelle résolution de l’ONU verra le mandat de l’opération de maintien de la paix de l’ONU au Sahara Occidental renouvelé jusqu’au 31 octobre 2023.
La majorité des paragraphes de la nouvelle résolution soulignent la nécessité de l’engagement de toutes les parties à coopérer et à démontrer la volonté politique de travailler dans une atmosphère “propice au dialogue” pour faire avancer les négociations.
Le début d’une nouvelle frustration
S’il est adopté, il ne sera pas surprenant de voir le régime algérien exprimer sa frustration à l’égard de la nouvelle résolution.
En 2021, le régime algérien a publié un communiqué, affirmant que le texte ne reflétait pas la réalité du conflit et manquait de la “lucidité” nécessaire pour y mettre fin.
“L’Algérie exprime son profond regret devant l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte, qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité”, a déclaré le régime algérien dans son communiqué de 2021.
Cette frustration s’inscrit dans un contexte de revers diplomatiques répétés pour l’activisme pro-Polisario d’Alger – particulièrement mis en évidence par le nombre croissant de pays qui ont exprimé leur soutien au Plan d’autonomie du Maroc.
Les États-Unis, le détenteur de la résolution du Conseil de sécurité, ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre 2020, une décision qui a créé un élan et ouvert les portes à plus de soutien pour la proposition d’autonomie du Maroc de la part d’une série d’autres pays – y compris, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et la Belgique.