Rabat – Alors que le Maroc semble avoir progressé régulièrement dans l’indice mondial de liberté économique, le classement du pays reste largement sous-optimal, avec une 99e place mondiale.
Établi par le groupe de réflexion canadien sur les politiques publiques, l’Institut Fraser, l’indice suit les performances des politiques et des institutions des pays qui sont directement liées à la liberté économique.
Le Maroc est le troisième pays de la région MENA dans le classement de cette année, le royaume d’Afrique du Nord se situant derrière l’Arabie saoudite et Oman. En dépit de son classement avancé au niveau régional, les performances du pays sont bien inférieures à la moyenne internationale.
Comprenant cinq domaines, l’indice s’intéresse d’abord à la taille des gouvernements et à leur degré d’ingérence dans l’économie, en faisant valoir qu’un niveau plus élevé d’intervention du gouvernement dans l’économie est corrélé à des niveaux réduits de liberté économique.
Le Maroc a obtenu un score de 6,63 sur 10 en matière d’ingérence économique, ce qui le place au 84e rang mondial. Ce score reflète des niveaux d’imposition plus élevés que ceux recommandés et des entreprises contrôlées par le gouvernement, ce qui entraîne une diminution de la liberté économique.
Le deuxième sous-indice est lié au système juridique et aux droits de propriété ; il mesure l’efficacité d’un gouvernement à protéger les individus et leurs biens légitimement acquis.
Le Maroc se classe plutôt bien en matière de protection juridique des individus et de leurs biens, se situant à la 63e place mondiale.
En plus de mesurer la performance des gouvernements, l’indice suit également les performances des pays en matière de gestion des politiques macroéconomiques et de contrôle de l’inflation dans le cadre du sous-indice “Sound Money”.
Dans son rapport, l’Institut Fraser affirme que le contrôle de l’inflation est essentiel à la liberté économique, d’autant plus que des taux d’inflation élevés et volatils menacent les droits de propriété individuels et rendent difficile la gestion de leurs actifs à long terme.
Les données de l’institut indiquent que le Maroc se situe dans le troisième quantile mondial, se classant au 120e rang et obtenant un score global de 7,3.
Les quatrième et cinquième sous-indices évaluent la facilité de la liberté du commerce international et le niveau d’adaptation des réglementations à une économie libre. Le Maroc se classe respectivement 108ème et 103ème sur les sous-indices, ce qui fait écho à la performance globale du pays dans l’indice, inférieure à la moyenne.
Le classement du think tank canadien est basé sur des données collectées en 2020 auprès d’institutions internationales de référence en matière d’intelligence économique, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).