Rabat – Staffan de Mistura, l’envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental, a rencontré aujourd’hui le ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, et le diplomate algérien a notifié au fonctionnaire de l’ONU le rejet par son pays du processus politique en cours pour négocier une solution politiquement réaliste au conflit du Sahara Occidental.
Le ministère algérien des affaires étrangères a par la suite confirmé la réticence persistante de l’Algérie à assumer ses responsabilités dans le conflit du Sahara Occidental, affirmant dans une déclaration que la discussion de Lamamra avec de Mistura portait sur les “perspectives de consolidation des efforts de l’ONU pour une reprise des négociations directes entre les deux parties au conflit”.
La déclaration fait écho à l’approche de longue date de l’Algérie qui nie son implication historique dans le conflit du Sahara, et affirme au contraire que toute solution au conflit territorial devrait être discutée entre le Front Polisario et le Maroc.
En outre, la déclaration a souligné le refus de l’Algérie de s’engager dans toute table ronde potentielle, modérée par l’ONU, impliquant les quatre principales parties au conflit du Sahara : l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Polisario.
Alors même qu’elle continue d’abriter, de financer et d’armer le Front Polisario séparatiste, l’Algérie a longtemps cherché à se présenter comme “un simple voisin inquiet”, sans intérêt ni implication directe dans le conflit qui oppose depuis des décennies les provinces du sud du Maroc.
Parallèlement, le Maroc a souligné à plusieurs reprises la “responsabilité historique” de l’Algérie dans ce conflit, affirmant que le Front Polisario n’existerait pas sans le soutien logistique, financier, militaire et administratif du régime algérien. En ce qui concerne le Maroc, l’Algérie est un participant à part entière dans le conflit et il ne peut y avoir de négociations significatives sur une véritable solution politique sans sa participation.