Casablanca – Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président soviétique en Russie, qui a réussi à mettre fin à la guerre froide sans violence mais a accéléré l’effondrement de l’URSS dans le processus, est décédé le 30 août à l’âge de 91 ans, déclenchant une réaction mondiale.
“Mikhaïl Gorbatchev est décédé ce soir [30 août] des suites d’une maladie grave et prolongée”, a déclaré l’hôpital clinique central de Russie.
En plus d’être l’un des dirigeants les plus influents du vingtième siècle, Gorbatchev a été le premier et le seul président soviétique à recevoir le prix Nobel de la paix. Il a reçu le prestigieux prix en 1990 pour sa contribution à la désescalade des tensions de la guerre froide.
Gorbatchev a pris ses fonctions en 1985 et s’est lancé dans une vague de changements politiques et économiques visant à moderniser et à démocratiser l’Union soviétique, qui traversait alors une crise profonde.
Il a été président de l’Union soviétique entre 1990 et 1991, avant de devoir se retirer le 25 décembre 1991, ce qui a entraîné l’effondrement de l’URSS.
Le décès de M. Gorbatchev a suscité une avalanche de messages de condoléances et d’éloges de la part des dirigeants du monde entier, y compris du président actuel de la Russie, Vladimir Poutine.
Ce dernier a exprimé “ses plus profondes condoléances”, selon son porte-parole, Dmitri Peskov. “Demain, il enverra un télégramme de condoléances à sa famille et à ses amis [de Gorbatchev]”, a noté M. Peskov.
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a fait l’éloge de Mikhaïl Gorbatchev, le qualifiant de “leader rare”, tout en exprimant ses “plus profondes condoléances à sa famille et à ses amis, ainsi qu’aux personnes qui, partout, ont bénéficié de sa foi en un monde meilleur”.
Le président américain a poursuivi : “Mikhaïl Gorbatchev était un homme d’une vision remarquable. En tant que dirigeant de l’URSS, il a travaillé avec le président Reagan pour réduire les arsenaux nucléaires de nos deux pays, au grand soulagement des personnes du monde entier qui priaient pour la fin de la course aux armements nucléaires. Après des décennies de répression politique brutale, il a adopté des réformes démocratiques.”
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a également exprimé ses sincères condoléances, en déclarant : “Mikhail Gorbatchev était un homme d’État unique en son genre qui a changé le cours de l’histoire. Le monde a perdu un grand leader mondial, un multilatéraliste engagé et un défenseur infatigable de la paix. Je suis profondément attristée par sa disparition”.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a également exprimé son chagrin, déclarant : “Mikhaïl Gorbatchev était un dirigeant digne de confiance et respecté. Il a joué un rôle crucial pour mettre fin à la guerre froide et faire tomber le rideau de fer. Il a ouvert la voie à une Europe libre… Nous n’oublierons pas cet héritage.”
Rejoignant le chœur des pleureurs du dernier dirigeant soviétique, le président français Emmanuel Macron a également décrit Gorbatchev comme “un homme de paix dont les décisions ont ouvert un chemin vers la liberté pour les Russes. Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune.”
La Reagan Foundation and Institute s’est également associée à la célébration de Gorbatchev en tant que grand dirigeant et homme de paix. “La Reagan Foundation and Institute pleure la perte de l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, un homme qui était autrefois un adversaire politique de Ronald Reagan et qui a fini par devenir un ami”, a-t-elle tweeté. “Nos pensées et nos prières vont à la famille Gorbatchev et au peuple russe”.
L’ancien secrétaire d’État américain, James Baker III, a également envoyé ses condoléances, déclarant : “L’histoire se souviendra de Mikhaïl Gorbatchev comme d’un géant qui a guidé sa grande nation vers la démocratie. Il a joué un rôle essentiel dans la conclusion pacifique de la guerre froide en décidant de ne pas recourir à la force pour maintenir l’empire… Il manque beaucoup au monde libre.”
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a réagi avec “tristesse”, déclarant dans un tweet : “J’ai toujours admiré le courage & l’intégrité dont il a fait preuve pour amener la guerre froide à une conclusion pacifique… À l’heure de l’agression de Poutine en Ukraine, son engagement inlassable en faveur de l’ouverture de la société soviétique reste un exemple pour nous tous.”
L’ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney a également exprimé sa tristesse à la suite du décès du dernier dirigeant russe. “C’était un bon ami, aussi surprenant que cela puisse paraître… C’était un homme très agréable à côtoyer et il avait une grande vision de l’avenir de son pays, qui est aux antipodes de celle qui est articulée actuellement. L’histoire se souviendra de lui comme d’un grand leader transformateur.”
Juan Manuel Santos, ancien président colombien et lauréat du prix Nobel de la paix 2016, a décrit Gorbatchev comme – “un champion de la paix.” Il a tweeté : “Le monde a besoin de beaucoup plus de leaders comme lui”.