Le ministre de l’Intérieur a dénoncé le principe d’une subvention de 2,5 millions d’euros accordée par la municipalité de Strasbourg à la Confédération islamique Millî Görüs pour financer la construction d’une mosquée. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est revenu sur la polémique déclenchée par la subvention de plus de 2,5 millions d’euros votée le 22 mars par la municipalité EELV de Strasbourg pour la construction d’une mosquée dans le quartier de La Meinau. Le locataire de la place Beauvau estime que la mairie a «financé une ingérence étrangère sur notre sol» : la mosquée Eyyub Sultan sera en effet gérée par la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), association réputée proche des milieux islamistes, notamment en Turquie, précise l’AFP. Interrogé par le journaliste Jean-Jacques Bourdin, Gérald Darmanin a déclaré avoir dit à la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian que Paris ne trouvait «pas cela amical avec les intérêts français, pour ne pas dire plus». Selon le ministre, il y a à Strasbourg «des tentatives d’ingérence extrêmement fortes dans notre pays de la part, notamment de la Turquie». Au sujet de Millî Görüs, il a souligné le fait qu’en janvier «cette fédération pro-turque» n’avait pas voulu signer la Charte des principes pour l’islam de France, texte voulu par le président Emmanuel Macron pour lutter contre le séparatisme.http://bfm.com
Toujours selon Gérald Darmanin, «la collectivité locale est libre de le faire [mais] elle n’aurait pas dû […] financer une ingérence étrangère sur notre sol». Le 23 mars, après une première réaction par tweet à cette polémique, le ministre de l’Intérieur avait haussé le ton en annonçant avoir demandé à la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier de saisir la justice administrative à propos de cette délibération. Le même jour, la maire EELV de Strasbourg, élue en juin 2020, s’est défendue lors d’un point presse, arguant que le projet de mosquée était «ancien», ne datant pas de sa mandature mais «d’une dizaine d’années». Jeanne Barseghian a également insisté sur le fait que le texte adopté le 22 mars (42 voix pour, 7 contre) stipulait que le versement effectif de la subvention, qui fera l’objet d’un second vote, était conditionné à la présentation d’un «plan de financement» clair. Si les garanties ne sont pas apportées, le versement de la subvention ne sera pas voté, a souligné Jean Werlen, élu strasbourgeois chargé des cultes. «On attend un plan de financement consolidé, notamment par rapport à la demande faite aux autres collectivités, de savoir quelle est la provenance des autres types de financement», ainsi qu’une «réaffirmation des valeurs de la République», a insisté Jeanne Barseghian.http://france24.com