Rabat – L’ONU retire ses troupes de Butembo, en RD Congo, après une série de manifestations meurtrières contre l’ONU qui ont coûté la vie à deux casques bleus marocains.
La ville du Nord-Kivu, où, le 26 juillet, un soldat marocain a été abattu lors d’une patrouille de routine, verra le retrait temporaire de la mission locale de maintien de la paix, après plusieurs manifestations violentes contre la mission locale, selon Reuters.
La mission locale de maintien de la paix, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a dû faire face à une opposition locale après plus de deux décennies d’instabilité et de violence continues suite à la conclusion officielle de la guerre civile congolaise.
La MONUSCO a été créée pour surveiller les combattants locaux et préserver la paix après le conflit qui, ayant fait 6 millions de morts, est le plus meurtrier au monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Cependant, la population locale proteste aujourd’hui contre la mission de l’ONU, estimant qu’elle n’a pas réussi à contrôler la violence qui sévit dans cette région tumultueuse.
Un récent rapport du New Humanitarian cite les propos de William Mbokani, un activiste local : “Depuis près de 25 ans, nous n’avons cessé de renouveler le mandat d’une mission qui peine à faire son travail.”
Pendant ce temps, Jean-Pierre Kasereka Maghetsi, originaire de Butembo, a affirmé que les soldats de la paix locaux ont tiré sur des civils et n’ont pas réussi à arrêter la dernière rébellion du groupe armé M23, qui a capturé des parties de la région malgré la présence de l’ONU.
De violentes manifestations contre la mission de l’ONU ont éclaté au cours des derniers mois, tuant quatre casques bleus, dont deux soldats marocains. Depuis lors, l’ONU a déploré “l’insécurité croissante à Butembo”, a vu son porte-parole expulsé par le gouvernement de la RDC et a maintenant retiré ses forces de Butembo, l’un des épicentres des manifestations anti-ONU.
Le mandat de la MONUSCO doit prendre fin en 2024, mais la violence actuelle et la résistance politique intérieure à la mission de l’ONU sont susceptibles d’accélérer son départ, alors même que le conflit armé continue de sévir dans la région.