Rabat – Des centaines de milliers de Marocains ont répondu à l’affirmation d’un analyste selon laquelle de faux comptes sont à l’origine de la campagne virale en ligne réclamant un changement social au Maroc dans un contexte de flambée des prix sans précédent.
Dans une série de tweets le 17 juillet, l’analyste britannique des médias numériques Marc Owen Jones a suggéré que la campagne anti-gouvernementale qui fait rage sur les plateformes de médias sociaux marocaines pourrait avoir été manipulée.
“Il semblerait que le hashtag degage Akhannouch soit manipulé, mais par qui et dans quel but n’est pas clair”, disait l’un des tweets de Jones.
Ces remarques ont suscité une vive réaction sur les médias sociaux marocains. Des milliers de citoyens marocains visiblement frustrés ont publié des tweets sarcastiques et furieux pour réfuter l’affirmation de M. Jones selon laquelle la campagne de médias sociaux “Dégage Akhannouch” et “Akhannouch out” pourrait avoir été lancée par de faux comptes gérés par les rivaux politiques d’Akhannouch.
Parmi les messages les plus populaires en réponse à M. Jones figure le message “Mon compte n’est pas faux et je continue à réclamer : la baisse des prix du carburant et la démission d’Aziz Akhannouch”.
Utilisé par des milliers de net-citoyens, ce message et d’autres messages anti-gouvernementaux similaires sont en train de gagner du terrain sur Facebook, Twitter et d’autres plateformes.
Rien que sur Facebook, plus de 566 000 personnes utilisent le hashtag “#Degage_Akhanouch” (Akhannouch out) pour exprimer leur frustration face à la mauvaise gestion par le gouvernement dirigé par Akhannouch de la grave crise du coût de la vie à laquelle sont confrontés les ménages marocains.
L’essence et le diesel sont actuellement vendus à 15 et 16 dirhams par litre, respectivement. Plus d’un million d’utilisateurs de Facebook ont exhorté le gouvernement à réduire ces prix à 7 et 8 dirhams.
Face aux appels croissants à démissionner ou à s’attaquer plus efficacement à la crise du coût de la vie dans le pays, le gouvernement marocain a fait valoir à plusieurs reprises qu’il avait les mains liées par le contexte de détérioration de l’économie mondiale.
Invoquant le “contexte actuel” de l’économie mondiale pour expliquer la hausse sans précédent des prix des produits de base, le gouvernement a néanmoins promis de prendre les mesures appropriées pour faire baisser les prix de certains produits de base. Mais il n’est pas clair si le gouvernement prévoit de répondre aux demandes des militants concernant les prix du carburant.