Rabat – Une nouvelle plainte a été déposée contre l’homme d’affaires français Jacques Bouthier à Tanger, portant à sept le nombre de victimes au Maroc.
L’ancien PDG est accusé de traite des êtres humains, de harcèlement sexuel, d’agression et de violence verbale.
En juin, quatre jeunes femmes ayant travaillé avec Bouthier ou dans son entreprise ont raconté leurs histoires d’abus sexuels lors d’une conférence de presse.
Portant des masques et des lunettes de soleil pour rester anonymes, les femmes ont expliqué que Bouthier et d’autres cadres, notamment marocains, leur ont fait des avances physiques inappropriées pendant le travail.
Certaines des femmes ont également été licenciées après avoir refusé de se soumettre aux demandes de faveurs sexuelles des cadres, et d’autres ont dit avoir été victimes de chantage dans des incidents survenus entre 2018 et 2022.
Lors d’une deuxième conférence de presse, les victimes ont déclaré qu’elles avaient été confrontées à une vague d’intimidation après avoir fait connaître leur histoire. “Les gens de l’autre camp se rendaient dans les médias pour nous insulter”, a déclaré l’une des femmes.
D’autres victimes se sont manifestées depuis, et les femmes qui ont pris la parole en premier ont dit qu’elles voulaient inspirer le courage à d’autres personnes de raconter leurs propres histoires d’abus.
Guellaa Aicha, de l’Association marocaine pour les droits des victimes, a déclaré que les victimes et leurs avocats possédaient suffisamment de preuves pour traduire tous les coupables en justice et prouver leur culpabilité.
Bouthier a été arrêté en France pour traite d’êtres humains et viol de mineur. Une enquête préliminaire menée en mai l’a déclaré coupable, ainsi que quatre autres personnes, d’inconduite sexuelle.
Bien que la loi marocaine prévoie des peines sévères dans les cas de harcèlement sexuel, les femmes continuent de se heurter à un environnement hostile lorsqu’elles racontent des histoires d’abus sexuels.
Outre le harcèlement, les victimes peuvent souvent être ostracisées sur leur lieu de travail et avoir du mal à trouver un autre emploi, dans ce que les militants décrivent comme un système patriarcal. En conséquence, de nombreuses femmes choisissent souvent de ne pas faire connaître leur histoire.