Les Émirats arabes unis ne s’impliqueront «jamais» dans un processus électoral en «Israël», a déclaré mercredi un responsable émirati, alors que de nouvelles informations faisaient état d’une visite du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avant les législatives de la semaine prochaine.
«Du point de vue des Émirats arabes unis, l’objectif des accords d’Abraham est de fournir une base stratégique solide pour promouvoir la paix et la prospérité avec l’État d’Israël et plus largement dans la région», a déclaré mardi sur Twitter Anwar Gargash, conseiller du président émirati cheikh Khalifa bin Zayed.
«Les Émirats arabes unis ne prendront part à aucune campagne électorale en Israël, ni maintenant ni jamais», a affirmé l’ancien ministre d’État aux Affaires étrangères, sans plus de détails.
Au pouvoir depuis 2009, Netanyahu cherche à renforcer son image d’homme d’État à l’approche des législatives du 23 mars, et des informations sur une visite imminente aux Émirats ont circulé ces 15 derniers jours.
Annoncé la semaine passée, le premier voyage officiel de Netanyahou aux Emirats avait été annulé en raison d’un «différend» avec la Jordanie sur le survol de son espace aérien, selon la partie israélienne.
Les EAU n’avaient jamais confirmé cette visite, mais ont déclaré le même jour qu’ils mettaient en place un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars destiné à des secteurs stratégiques en «Israël».
Des spéculations ont circulé mercredi sur la reprogrammation de cette visite, sans aucun commentaire officiel des deux pays.
Le Premier ministre israélien a déclaré la semaine dernière qu’il avait parlé à cheikh Mohammed, le dirigeant de facto des Émirats, et que les deux hommes avaient convenu de se rencontrer «très bientôt».
Dans une interview à la radio militaire, Netanyahu a nié qu’il se rendrait aux Émirats arabes unis avant les élections. «Je n’irai pas à Abou Dhabi avant les élections. C’est faux. Je ne sais pas qui a publié cela», a-t-il déclaré.
Mais un membre de son parti du Likud a affirmé que c’était une possibilité. «C’est cette semaine ou pas du tout», a déclaré Eli Cohen, ministre des Renseignements, à la radio.
Dans le même temps, les Émirats arabes unis auraient suspendu les projets d’un sommet qui devait inclure le Premier ministre Benjamin Netanyahu, de hauts responsables américains et les chefs d’État qui ont normalisé les relations avec «Israël».
Selon un article publié jeudi par le quotidien Yedioth Ahronoth, le sommet devait avoir lieu à Abou Dhabi en avril, mais a été suspendu après que le prince héritier Sheikh Mohammed ben Zayed a été irrité par les efforts de Netanyahu pour utiliser son voyage dans la nation du Golfe à des fins électorales.
Ces tensions diplomatiques semblent être les premières depuis que des relations ont été nouées l’année dernière entre Abou Dhabi et «Tel Aviv».
«Israël» et les Émirats ont normalisé leurs relations l’année dernière, un coup diplomatique pour Netanyahu négocié par son fidèle allié, l’ancien président américain Donald Trump.
Les accords dit d’«Abraham» ont fait des Émirats le troisième État arabe à établir des relations avec l’entité sioniste, après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994.
AFP