Les retraités de l’Armée nationale populaire (ANP), qui ont observé, avant-hier, des actions de protestation à Alger, dénoncent la répression de leur mouvement par des forces de l’ordre.
«Entre 15 000 à 20 000 retraités de l’ANP ont manifesté à Bentalha (Alger) pour réclamer la satisfaction de leurs revendications. Mais, le rassemblement a été réprimé par les forces de l’ordre. Il y a eu plusieurs arrestations parmi les manifestants. Les pratiques de la ‘‘nouvelle Algérie’’ sont pires que celles de l’ancien régime», s’est indigné Aïssa Bouzrara, coordinateur de l’Est et membre de la Coordination nationale des militaires à la retraite, des blessés, des radiés et des ayants droit, dans une déclaration.
Choqués par la réaction des forces de l’ordre, environ 5000 membres de la Coordination nationale des militaires à la retraite de l’ANP ont marché en pleine nuit vers la commune de Aïn Naâdja, escortés par les forces de l’ordre, a ajouté notre source.
Ces actions de protestation ont été organisées en réponse à la non-prise en charge de leurs doléances socioprofessionnelles par les hautes autorités du pays. En août 2020, le ministère de la Défense nationale avait promis que les revendications des retraités, des blessés et des invalides de l’ANP seraient traitées de façon « minutieuse et rigoureuse ».
Quelques mois plus tôt, le président de la République s’était aussi engagé à prendre en charge les revendications des anciens militaires en vue de « clore définitivement » cet épineux dossier. Le coordinateur de l’Est dénonce, quant à lui, les « fausses promesses » du ministère de la Défense nationale et du chef de l’Etat. «Nous allons continuer la mobilisation pour arracher nos droits légitimes», a promis Aissa Bouzrara.
Depuis plusieurs années, les militaires à la retraite multiplient les actions de protestation à travers le pays, souvent réprimées par les forces de l’ordre. Dans leur plateforme de revendications, les anciens militaires réclament essentiellement une révision à la hausse de leurs pensions de retraite, une prise en charge médicale de qualité pour les militaires blessés, l’accès aux logements sociaux et lots de terrain, la réhabilitation des militaires radiés abusivement et l’octroi des licences de taxi pour les anciens militaires.