Rabat – Le dernier indice MobileRemit Africa, publié par le Fonds international de développement agricole (FIDA) le 16 juin, a établi que l’émergence de nouveaux portefeuilles mobiles au Maroc, le changement de comportement des consommateurs en faveur des paiements numériques pendant la pandémie, et les efforts de numérisation du gouvernement n’ont pas nécessairement amélioré l’attitude des Marocains vis-à-vis des transactions numériques.
En 2021, les transferts de fonds mondiaux vers le Maroc ont été évalués à 10,4 milliards de dollars, contribuant à 7,9 % du PIB du pays. Malgré la disponibilité des portefeuilles mobiles pour les envois de fonds numériques, seulement 1 % des Marocains ont utilisé ces outils peu coûteux l’année dernière pour effectuer leurs transactions, selon l’indice du FIDA.
Les envois de fonds provenaient notamment de la diaspora marocaine en France, représentant 35 % du flux global des envois de fonds vers le Maroc. L’Italie et l’Espagne ont été les deuxièmes sources de transferts de fonds pour le pays d’Afrique du Nord, puisqu’elles ont chacune contribué à hauteur de 9 % au flux monétaire global.
Grâce à la mise à disposition par le Maroc de quatre portefeuilles mobiles, Orange Money, Inwi Money, Barid Bank Money et MT Cash, dont certains ont été créés pendant la pandémie, le coût des portefeuilles mobiles dans le pays à la fin de 2021 est tombé à 2,64 % (inférieur à l’objectif de 3 % fixé par l’ODD 10), tandis que le coût ordinaire des transactions de transferts de fonds non numériques s’élevait à 5,56 %.
Pourtant, les Marocains ont préféré les transactions non numériques, ce qui a eu un impact sur le score du Maroc dans le dernier indice MobileRemit Africa.
Le pays d’Afrique du Nord a obtenu un score de 75 sur 100 dans l’indice MobileRemit Africa, ce qui le place au 28e rang en Afrique et le place à peine au-dessus de la moyenne du continent, qui est de 74.
Si le Maroc a été placé devant l’Égypte, la Tunisie et la Mauritanie, le Royaume est loin derrière le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. Ces trois pays ont excellé dans l’indice africain, le Kenya ayant obtenu un score presque parfait de 97 sur 100.
Selon le rapport du FIDA, le Maroc “devrait voir la prévalence des transferts de fonds par téléphone mobile augmenter au cours des prochaines années” s’il continue à réduire le taux de pénétration des comptes bancaires, à stimuler la pénétration de la téléphonie mobile et à développer son environnement réglementaire pour les transactions électroniques.
Le Maroc a actuellement un score parfait de 100 dans les indicateurs liés à l’autorisation réglementaire de traiter les transferts mobiles internationaux et à la présence de services mobiles pour effectuer ces transactions (portefeuilles mobiles), indique le rapport de l’IFDA.
Pourtant, le cadre réglementaire de l’argent mobile fait encore défaut dans le pays car il restreint l’utilisation d’agents non bancaires.