Washington accuse les services de renseignement russes de diffuser de fausses informations en ligne destinées à nuire à l’image des vaccins occidentaux contre le Covid-19. «Absurde», réplique Moscou. Le 9 mars, le porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis Ned Price a déclaré face à la presse que quatre sites internet prétendument dirigés par les services de renseignement russes diffusaient de fausses informations au sujet des vaccins occidentaux contre le Covid-19, dont celui du laboratoire Pfizer/BioNTech. Des accusations fermement rejetées par Moscou.
Comme le rapporte l’agence Tass, Ned Price s’est exprimé en ces termes lorsqu’une question lui a été posée à propos d’un article du Wall Street Journal affirmant que la Russie menait une campagne de désinformation pour saper la confiance dans les vaccins occidentaux : «Nous pouvons en effet confirmer que le Global Engagement Center (GEC) a identifié quatre plateformes russes en ligne qui sont dirigées par les services de renseignements russes et qui diffusent de la désinformation». «Ces sites ont fait apparaître de la désinformation au sujet de deux des vaccins qui ont désormais été approuvés par la FDA [aux Etats-Unis]», a-t-il poursuivi – sans toutefois préciser le nom de ces sites. «Il est très clair que la Russie a recours à ses vieilles combines et, ce faisant, elle met potentiellement la population en danger en diffusant des informations erronées sur des vaccins dont nous savons qu’ils sauvent des vies chaque jour. […] Le Global Engagement Center […] se concentre sur la lutte contre la désinformation et la propagande au niveau mondial, pas seulement face à la Russie, mais, bien sûr, les Russes sont engagés dans cet effort depuis un certain temps», a également affirmé le porte-parole. Des allégations «absurdes» selon Moscou Créé en 2017 pour lutter contre la «propagande et la désinformation» venues de l’étranger, le GEC était initialement principalement focalisé contre la propagande de Daesh. Mais depuis, l’organisme qui dépend de Washington et cherche à «faire avancer de manière proactive des récits factuels qui soutiennent les alliés et les intérêts des Etats-Unis», se tourne vers la «désinformation russe». Or, à en croire le GEC, les sites internet en question – dont l’audience est faible mais serait «amplifiée par d’autres médias russes et internationaux» – ont surjoué sur les risques d’effets secondaires des vaccins, ou encore se sont interrogés sur leur efficacité. De quoi pousser l’administration Biden à «surveiller» ces supposées activités russes de désinformation et «prendre des mesures» pour y répondre, selon la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. Pas de quoi faire vaciller son homologue du Kremlin Dmitri Peskov, qui a balayé les allégations du département d’Etat américain, les qualifiant d’«absurdes», avant de déclarer que les services de renseignement russes n’avaient «rien à voir avec les critiques contre les vaccins». Pour souligner l’absurdité de ces accusations, le diplomate a également glissé que si les dirigeants russes devaient considérer que toute critique du Spoutnik V provenait d’agents occidentaux, ils «deviendraient fous».