Cela avait été important, lundi dernier, marquant la célébration du deuxième anniversaire de l’insurrection populaire du 22 Février, mais cela l’était encore plus hier à la ville de Bouira.
Le dispositif policier imposant, déployé depuis les premières heures de la matinée, a fini par céder, libérant les voies aux dizaines de milliers de manifestants. En effet, une foule immense a sillonné dans le calme les principaux quartiers du chef-lieu de wilaya. La police a tenté à deux reprises d’interdire aux citoyens d’occuper la voie publique. Le cordon sécuritaire mis en place a été forcé par les manifestants, a-t-on constaté.
Reprenant les slogans traditionnels du hirak, les milliers de manifestants venus essentiellement des localités rurales de la wilaya et des cités de la ville ont exigé encore une fois le départ du système et l’édification d’un Etat de droit et de démocratie.
Sur les pancartes déployées, on pouvait lire : «Système dégage», «Nul ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin» «La Révolution de peuple vaincra», «Pour l’édification d’un Etat de droit», «Personne ne peut nous voler notre Révolution» et «Etat civil, non militaire». Il faut préciser qu’avant le début de la marche, les forces de sécurité ont opéré plusieurs arrestations.
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Avant même les premières lueurs du matin, des escadrons de fourgons blindés de la Gendarmerie nationale et de la police étaient stationnés aux différents points de contrôle, situés sur la RN05 et des véhicules de la police sur les artères principales et dans les quartiers de la ville de Bouira. La place publique, tout comme à proximité du square, était occupée par les éléments antiémeute de la police.
En plus de cette mobilisation importante des services de sécurité suscitant des incompréhensions, plusieurs fourgons ont été stationnés devant les édifices publics et le long de l’itinéraire emprunté habituellement par les marcheurs, a-t-on constat
Une centaine de personnes a été interpellée par des agents de police.
Le déploiement des forces de sécurité et le mode opératoire mis en place ces derniers temps risquent de provoquer des situations difficiles à générer. Les arrestations policières parfois ciblées ne cessent de provoquer l’ire des citoyens. A 15h30, la procession humaine continue de sillonner les rues et ne s’est toujours pas dispersée.