Rabat – Le ministère marocain de la Santé et de la Protection sociale a accédé aux revendications du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) pour de meilleures conditions de travail et de rémunération dans le secteur public.
Après “plus d’une décennie” de mobilisation, le syndicat est parvenu à un accord avec le ministère de la Santé lors d’une réunion qui s’est tenue le 22 février en présence du délégué du ministère chargé du budget auprès du ministre de l’Économie et des Finances.
Le SIMSP et le ministère de la Santé ont tous deux annoncé la nouvelle dans des communiqués de presse distincts.
Notamment, le ministère de la Santé avait promis ces réformes en décembre 2015 et en août 2020 en réponse aux réunions avec le SIMSP et aux protestations organisées par le syndicat. La crise du COVID-19 a encore retardé les discussions et les actions.
Les nouvelles réformes seront mises en œuvre sur deux ans, à compter de janvier 2023. Les médecins, pharmaciens et dentistes du secteur public bénéficieront de cette mesure qui verra leur rémunération et leur statut professionnel augmenter.
Quant aux infirmières et aux techniciens de santé certifiés par l’État, ils bénéficieront tous d’une promotion, augmentant leur rang et donc leur salaire.
Le ministère de la santé a déclaré que les réformes ne sont qu’une première étape vers de nouvelles discussions et la concrétisation des revendications. Il a également souligné que le nouvel accord s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le pays pour généraliser la protection sociale et développer le secteur de la santé et son capital humain.
Face à une grave pénurie de personnel médical, le gouvernement marocain cherche à raccourcir les exigences de formation des étudiants en médecine, à augmenter les incitations pour les médecins et à lutter contre la fuite des cerveaux. Pourtant, 70 % des étudiants médecins en dernière année souhaitent quitter le pays, tandis qu’un tiers des médecins diplômés émigrent.
Bien que l’accord du ministère aux demandes du SIMSP puisse faire partie du plan du gouvernement pour contrer la fuite des cerveaux, le ministère a souligné dans la déclaration que la réunion de mardi s’aligne sur l’agenda du dialogue social du gouvernement.
Différents ministres et représentants du gouvernement ont organisé des réunions avec les parties prenantes publiques et privées de leur secteur afin d’atténuer l’impact du COVID-19 sur les secteurs vitaux et de faire progresser le dialogue sur des questions de longue date. Pourtant, de nombreux professionnels ont exprimé leur insatisfaction quant aux résultats du dialogue social.