Rabat – Le Maroc et l’Algérie sont tous deux confrontés à l’épineux problème de la “fuite des cerveaux” parmi leurs diplômés en médecine, mais les deux pays proposent des mesures très différentes.
Le problème des citoyens hautement qualifiés qui quittent l’Afrique du Nord pour travailler dans les pays du Nord, plus riches, a incontestablement nui au développement du Maghreb. Des jeunes diplômés motivés quittent leur pays pour exercer leur métier dans des pays qui offrent de meilleures conditions de rémunération et de travail.
Afin de réduire ce phénomène malheureux, le Maroc et l’Algérie envisagent des mesures visant à empêcher leurs jeunes talents de chercher un emploi à l’étranger. Alors que le Maroc tente d’introduire des incitations diverses pour les diplômés en médecine, un sénateur algérien propose une approche plus autoritaire du problème.
Le sénateur algérien Abdelouaheb Benzaim a proposé cette semaine d’interdire purement et simplement aux Algériens ayant une formation médicale de quitter leur pays.
Dans un post sur la plateforme de médias sociaux Facebook, Benzaim a suggéré que l’Algérie “interdise le départ” des médecins pour une “question de sécurité sanitaire nationale”. Alors que Benzaim propose une variété d’incitations pour accompagner l’interdiction, ses commentaires ont suscité un débat sur la façon de résoudre ce problème persistant qui sévit dans la région.
Au Maroc, entre-temps, le gouvernement a proposé d’alléger les exigences imposées aux étudiants en médecine en réduisant la durée de la formation médicale de sept à six ans. Dans le cadre de son nouveau modèle de développement, le Maroc augmente les admissions dans l’enseignement médical, les salaires et les moyens d’inciter les membres de la diaspora ayant une formation médicale à s’installer au Maroc.
Alors que les tensions diplomatiques persistent entre l’Algérie et le Maroc, la question de la fuite des cerveaux, notamment dans le domaine médical, reste un défi commun aux deux pays du Maghreb. Alors que les deux voisins tentent de nouvelles approches pour retenir leurs talents, la demande d’immigrants ayant une formation médicale en Europe augmente chaque année.
Alors que l’Europe a un besoin urgent de deux millions de travailleurs médicaux, l’Algérie et le Maroc doivent relever le défi de retenir les talents locaux pour soutenir et développer de meilleurs soins de santé dans leur pays.