Rabat – Le Maroc est confronté à la pire sécheresse enregistrée au cours des 30 dernières années, ce qui menace le rendement céréalier de l’année en cours.
Selon Bloomberg, alors que les villes marocaines rationnent l’eau, la faiblesse record des précipitations au cours de la saison des cultures se traduira probablement par de petites récoltes, renforçant ainsi la dépendance du pays à l’égard des importations de céréales, à un moment où les prix des denrées alimentaires s’envolent dans le monde entier sur fond de perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Les mois de mars et d’avril étant les deux mois les plus critiques en matière de précipitations, il y a encore un espoir que la tendance s’inverse. Toutefois, les prévisions météorologiques à court terme ne sont pas réjouissantes, explique le rapport de Bloomberg.
La dépendance du Maroc vis-à-vis des précipitations le rend particulièrement vulnérable aux intempéries. Le blé étant un aliment de base pour la région d’Afrique du Nord, le Maroc fait partie de la deuxième plus grande région importatrice de blé au monde, indique Bloomberg.
Alors que la sécheresse menace de s’abattre sur la région d’Afrique du Nord, la demande mondiale de blé va probablement augmenter au cours de l’année à venir, poussant les prix mondiaux encore plus haut dans un contexte d’offre limitée, d’augmentation des dépenses publiques et de déficit commercial croissant pour tous les pays d’Afrique du Nord, y compris le Maroc, estime le rapport.
En raison du changement climatique, le Maroc est confronté en moyenne à une grave sécheresse tous les deux ou trois ans, contre une tous les dix ans dans les années 1990, indique le rapport.
Le ministre marocain de l’agriculture, Mohammed Sadiki, a déjà exprimé ses inquiétudes concernant la sécheresse, prédisant que cette année pourrait marquer la pire récolte depuis des décennies. Les commentaires du ministre font écho à ceux du ministère américain de l’agriculture, qui, selon Bloomberg, a qualifié la sécheresse d'”exceptionnelle”.
Les autorités marocaines de plusieurs régions, dont Marrakech et Oujda dans le nord-est du Maroc, avaient déjà annoncé des plans de rationnement de l’eau en plein hiver, reflétant l’ampleur du problème de pénurie d’eau.