Des manifestants se sont rassemblés à Tripoli vendredi après que le Parlement, basé à l’est du pays, a nommé un nouveau premier ministre.
La nomination de l’ancien ministre de l’intérieur, Fat’hi Bashagha, à la tête d’un nouveau gouvernement provisoire, a ravivé les divisions dans ce pays déchiré par la guerre.
Dans la capitale libyenne, des manifestants ont exprimé leur opposition à la décision de remplacer Abdul Hamid Dbeibah au poste de premier ministre. Ils ont demandé la dissolution du parlement de la ville de Tobrouk, dans l’est du pays, qui l’a nommé.
Anticipant ce vote, M. Dbeibah a fait savoir à plusieurs reprises qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement sorti des urnes.
Cet imbroglio institutionnel n’est pas une nouveauté puisque le pays riche en pétrole avait déjà été dirigé entre 2014 et 2016 par deux Premiers ministres rivaux. La décision des législateurs basés à l’est a fait craindre un retour aux divisions dans le pays toujours en attente d’élections parlementaires et présidentielles.
Nomination controversée
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté vendredi “toutes les parties à continuer de préserver la stabilité en Libye comme une priorité absolue” et leur a rappelé “l’objectif premier d’organiser des élections nationales dans les meilleurs délais”. L’ambassade américaine à Tripoli a affirmé dans un tweet “soutenir” le message de M. Guterres.
Fathi Bachagha, un poids lourd de la scène politique locale, bénéficie de l’appui du Parlement mais aussi du maréchal Khalifa Haftar, soutenu par l’Egypte et les Emirats arabe unis.
Au début de la séance à Tobrouk, le Parlement a aussi voté pour prolonger de 14 mois son mandat, qui a théoriquement expiré en décembre. La Chambre des représentants est considérée comme la chasse gardée de son président Aguila Saleh, un cacique de l’Est, accusé d’avoir enfreint toutes les procédures pour faire nommer M. Bachagha.
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