Joe Biden a annoncé son intention de «bientôt» parler pour la première fois au roi d’Arabie saoudite. Le président américain a assuré qu’il allait publier le rapport du renseignement américain sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Joe Biden a assuré qu’il allait «bientôt» parler pour la première fois au roi d’Arabie saoudite et publier le rapport du renseignement américain sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Un rapport qui pourrait se révéler embarrassant pour le prince héritier et altérer les relations entre Washington et Ryad. Le président américain ne s’est pas encore entretenu avec les dirigeants saoudiens, alliés très proches de son prédécesseur Donald Trump au Moyen-Orient. Mais le président démocrate a fait savoir qu’il changerait d’interlocuteur, choisissant de parler le moment venu au roi Salmane plutôt qu’au prince héritier Mohammed ben Salmane, interlocuteur privilégié de la diplomatie américaine sous l’ère Trump. Un changement d’interlocuteur confirmé par Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche, qui a déclaré que Joe Biden souhaitait «recalibrer» la relation avec Ryad par rapport au précédent gouvernement, accusé de ne pas assez avoir pris en compte les droits de l’Homme dans la conduite de sa diplomatie. Et d’ajouter : «Cela signifie qu’il ne restera pas silencieux, il exprimera haut et fort ses éventuelles inquiétudes concernant toute entorse aux droits humains, à la liberté de la presse et la liberté d’expression.» Donald Trump conciliant envers le prince héritier ? Le journaliste saoudien, résidant aux Etats-Unis et chroniqueur du quotidien Washington Post, avait été assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par des agents saoudiens.
Le Sénat américain, qui avait eu accès aux conclusions des services de renseignement, avait à l’époque jugé que le prince héritier était «responsable» du meurtre. Selon la chaîne CNN, qui a consulté des documents judiciaires, les deux avions privés utilisés par le commando qui a tué le journaliste «appartenaient à une société saisie moins d’un an plus tôt par le puissant prince héritier». Mais Donald Trump n’avait jamais voulu blâmer publiquement le prince héritier, pour préserver l’alliance avec Ryad, pilier de sa stratégie anti-Iran et gros acheteur d’armes américaines. Le président américain avait même reconnu avoir «sauvé sa peau» auprès du journaliste américain Bob Woodward. Joe Biden avait quant à lui jugé précédemment que l’Arabie saoudite devrait être traitée comme un Etat «paria» en raison de cette affaire et de ses atteintes aux droits humains. La porte-parole de la Maison-Blanche a néanmoins nuancé : «Je ne dirais certainement pas que ses inquiétudes ou son opinion ont changés, mais bien entendu il est maintenant président des Etats-Unis [et] il y a aussi des sujets sur lesquels nous allons travailler avec le royaume d’Arabie saoudite», notamment pour contrer les «menaces» dans cette région du globe. La porte-parole n’a pas précisé si le rapport établissait une responsabilité directe du prince héritier dans le meurtre du journaliste. Le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait déclaré le 20 février sur CNN International que la publication de ce document serait accompagnée d’une «réponse» de Washington pour «faire en sorte que les responsables de ce meurtre rendent des comptes».