Rabat – La réfugiée et activiste sahraouie Khadijatou Mahmoud continue sa campagne de justice contre le leader du Polisario Brahim Ghali, qu’elle a accusé de viol et d’agression sexuelle.
Dans une nouvelle interview avec la version française de l’agence de presse israélienne I24News, l’activiste sahraouie s’est exprimée à nouveau sur sa cause et a appelé à la justice face au manque d’actions de la part du système judiciaire espagnol.
Dans l’interview, Mahmoud a déclaré : “Je suis l’une des victimes de Brahim Ghali”.
La militante sahraouie a fait référence à son affaire de viol à plusieurs reprises tout au long de l’interview. Elle a accusé Ghali de l’avoir violée en 2010 à l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée à Alger, où il servait d'”ambassadeur”.
Mahmoud a déposé une plainte en Espagne contre le chef du Polisario en 2013.
La militante s’est rendue sur Twitter pour partager son interview avec I24News, en légendant : “Pendant des décennies, le Front Polisario s’en est tiré avec l’oppression brutale de mon peuple sous le radar du monde. Ce n’est plus le cas. Je suis fière et reconnaissante de l’opportunité de partager mon histoire dans cet important documentaire exposant les crimes du Front Polisario contre moi et mon peuple.”
Mahmoud a utilisé les hashtags #stop_polisario et #Justice4Jadiyetu sur Twitter pour sensibiliser le public aux conditions inhumaines dans les camps de Tindouf et mobiliser un public international.
Khadijatou Mahmoud est la énième personne à parler de viols, de violences, d’agressions sexuelles et d’abus aux mains de hauts responsables du Front Polisario.
Le Ghali fait l’objet de plusieurs plaintes judiciaires déposées par des Sahraouis pour des crimes tels que le meurtre, la détention illégale, le terrorisme, la torture et les disparitions forcées.
La famille d’un ancien agent de sécurité disparu dans les camps de Tindouf, El Khalil Ahmed, continue d’exhorter le Polisario à révéler le sort de leur parent, qui a disparu depuis 2009.
La famille d’El Khalil a fréquemment exprimé ses regrets et sa consternation de n’avoir aucune information sur leur proche depuis 2009.
El Khalil a rejoint le Polisario en 1977 et surveillait les droits de l’homme dans les camps de Tindouf avant sa disparition.
De nombreux citoyens espagnols figurent également parmi les victimes du Front Polisario.
En janvier 2018, le roi d’Espagne Felipe VI a reçu le président de l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite), qui l’a informé des attaques que le Front Polisario a commises contre des citoyens espagnols.
Les membres du Polisario ont commis des attaques terroristes contre des Espagnols sur le site industriel de Phosbucraa, près de la ville de Laayoune, dans le sud du Maroc, en 1974.
Malgré l’implication bien documentée du chef du Front Polisario dans plusieurs crimes de premier degré, la haute cour espagnole a décidé de ne pas l’inculper en avril 2021, permettant ainsi au leader séparatiste de quitter le territoire espagnol, malgré les vives critiques du gouvernement espagnol de la part des militants et des victimes de Ghali ou de leurs familles.
Le chef du Polisario s’était rendu en Espagne pour y être hospitalisé à la suite de complications liées au COVID-19. Il a accédé au territoire espagnol en utilisant une fausse identité et un faux passeport sous le nom de “Mohammed Ben Battouch”, et il a ensuite passé quelques mois à l’hôpital de San Pedro de Logrono, dans le nord de l’Espagne.
L’hébergement du leader du Front Polisario par l’Espagne a provoqué une crise sans précédent avec le Maroc. Le pays d’Afrique du Nord a condamné la décision de l’Espagne, la décrivant comme une trahison de la réciprocité diplomatique, ainsi qu’une tache indélébile sur le partenariat de longue date entre Madrid et Rabat.
Les militants des droits de l’homme ont également fermement condamné l’hébergement et le soutien du leader du Polisario par l’Espagne.
En dépit de toutes les réactions populaires dirigées contre l’Espagne pour avoir accueilli et pris soin d’un “criminel de guerre”, Ghali a pu quitter l’Espagne en juin après que la haute cour du pays a déclaré qu’il n’y avait pas assez de preuves pour le condamner.
Alors que l’Espagne nie que Ghali soit entré sur son territoire en utilisant une fausse identité, le personnel de l’hôpital de Logrono a révélé en janvier 2022 que le dirigeant du Polisario avait effectivement présenté un faux passeport pour être admis.