Saad Hariri, premier ministre du Liban de 2009 à 2011 et de 2016 à 2020, a annoncé, lundi 24 janvier, son retrait de la vie politique. Principal dirigeant sunnite libanais, il a notamment évoqué la soi-disant «influence iranienne» sur le pays, le «désordre sur la scène internationale» et les «divisions internes».
Hariri, propulsé sur la scène politique après l’assassinat en 2005 de son père, l’ancien premier ministre Rafic Hariri, a annoncé sa décision lors d’un bref discours prononcé à Beyrouth. Cette annonce intervient après une série de revers financiers et politiques, et au moment où le Liban est frappé par la pire crise socio-économique de son histoire.
«Je suspends ma participation à la vie politique et invite ma famille politique au sein du Courant du futur à suivre ma voie», a déclaré Hariri, appelant le principal parti sunnite du pays à ne pas présenter de candidats aux élections législatives prévues en mai.
Crises politiques à répétition
L’Arabie saoudite était jadis le principal allié régional de Hariri, avant que leurs relations ne se détériorent ces dernières années, Riyad estimant qu’il était trop complaisant envers le Hezbollah.
Hariri a déjà dirigé trois gouvernements. Depuis sa première accession au pouvoir en 2009, il s’est peu à peu forgé une réputation d’homme de compromis.
Il a présenté sa troisième démission environ deux semaines après le début des manifestations populaires contre la classe politique le 17 octobre 2019. Malgré sa nomination le 22 octobre 2020 pour former le gouvernement, il n’a pas pu aller au bout de sa mission du fait du ressentiment populaire et des divisions politiques.
A l’issue des dernières élections législatives de 2018, le nombre de sièges du bloc parlementaire de Hariri a diminué d’environ un tiers et certains ont lié la baisse de sa popularité aux concessions politiques qu’il a faites – acceptées, selon lui, afin de préserver la paix civile.
AFP