Rabat – L’agence de notation américaine Fitch a revu cette semaine à la baisse les perspectives de croissance du Maroc de 3,4% à 3,2% pour 2022 sur fond de propagation d’Omicron et de son effet sur le tourisme et la mobilité.
Malgré des perspectives de croissance économique assombries, le taux de croissance du Maroc tout au long de 2022 restera positif grâce aux mesures de relance du gouvernement, explique la société de notation.
De même, le volume des exportations marocaines devrait augmenter en 2022 en raison d’une hausse constante de la demande pour l’agriculture et les automobiles marocaines, éclipsant les importations et ayant un impact positif sur la balance commerciale du Maroc.
Les mesures prises par le Maroc pour enrayer la propagation d’Omicron ont été parmi les plus strictes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ce qui amène Fitch à penser que la vague d’Omicron a déjà atteint son apogée.
Les politiques strictes d’endiguement s’étendront probablement au-delà de l’industrie du tourisme, car les efforts du Maroc pour freiner la vague Omicron dès le début auront probablement un impact négatif sur les perspectives de croissance à court terme, note le rapport de Fitch.
Représentant près de 15 % du PIB du pays, le secteur du tourisme a été le plus durement touché par la fermeture des frontières marocaines et la limitation de la capacité des espaces publics et privés.
En plus de son impact sur l’industrie du tourisme, la mesure va probablement faire baisser la confiance des consommateurs, déjà faible, car les gens s’attendent à d’autres mesures et dépensent moins. La confiance des consommateurs au Maroc ne montre pas encore de signes de reprise, car elle reste bien en deçà des niveaux pré-pandémiques.
Malgré ces perspectives assombries, les politiques gouvernementales sont susceptibles de faire baisser le taux de chômage.
L’augmentation des dépenses publiques déclenchée par le COVID devrait se stabiliser tout au long de l’année 2022. Toutefois, des projets à forte intensité de capital, tels que le projet de port de Dakhla (1,3 milliard de dollars), stimuleront la croissance des investissements, tout en pesant sur les comptes de la dette marocaine, selon les données de Fitch.
L’opinion centrale de Fitch indique que les mesures strictes de l’Omicron du Maroc devraient s’assouplir vers la mi-février. Cependant, les futures politiques gouvernementales en réponse à la situation du COVID-19 pourraient compliquer davantage les perspectives de reprise économique du pays.