Les chefs des missions diplomatiques des pays du G7 ainsi que de l’Union européenne appellent à un retour rapide aux institutions démocratiques d’un parlement élu.
Les envoyés de sept pays occidentaux et de l’Union européenne ont exhorté vendredi la Tunisie à respecter les “libertés fondamentales” et à fixer un calendrier pour le retour aux institutions démocratiques.
Le président tunisien Kais Saied a démis le gouvernement le 25 juillet, suspendu le parlement et s’est emparé de pouvoirs étendus, après des mois de troubles économiques et politiques exacerbés par la pandémie de coronavirus.
Quatre mois et demi plus tard, il n’a toujours pas annoncé de calendrier précis pour ses prochaines mesures, ce qui aggrave l’incertitude entourant l’économie malmenée du pays et suscite des inquiétudes quant aux libertés politiques dans le berceau des soulèvements arabes de 2011.
Dans une déclaration commune vendredi, les chefs des missions diplomatiques des pays du G7 ainsi que de l’Union européenne ont déclaré qu’ils “soutiennent fermement le peuple tunisien dans sa quête d’une gouvernance efficace, démocratique et transparente.”
“Nous réaffirmons l’importance du respect des libertés fondamentales de tous les Tunisiens, et d’une participation inclusive et transparente avec toutes les parties prenantes, y compris les diverses voix politiques et de la société civile”, ont-ils déclaré.
Ils ont appelé à “un calendrier clair qui permettrait un retour rapide à des institutions démocratiques opérationnelles, avec un parlement élu jouant un rôle important”.
Cela contribuera à assurer un soutien large et durable aux progrès futurs de la Tunisie. Nous sommes prêts à soutenir la Tunisie et son peuple pour faire face aux défis à venir”.
La prise de pouvoir de Saied le 25 juillet a gagné le soutien de nombreux Tunisiens qui en ont assez des partis politiques considérés comme hautement corrompus et incapables de résoudre les profonds problèmes sociaux et économiques du pays.
Mais il a depuis été confronté à des manifestations de masse et à des accusations croissantes selon lesquelles il serait devenu un néo-autoritaire.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont mis en garde à plusieurs reprises contre le jugement de civils devant des tribunaux militaires.
Pendant ce temps, les discussions avec les prêteurs internationaux sur un quatrième plan de sauvetage sont au point mort depuis une décennie, et les craintes sont de plus en plus grandes que le pays puisse faire défaut sur sa dette souveraine.