Meknes – Un ingénieur de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) aurait divulgué des informations confidentielles sensibles à de nombreuses parties, dont le ministre algérien de l’éducation, Abdelhakim Belabed.
A la demande du parquet du tribunal de première instance de Rabat, le suspect a été arrêté et placé en détention à Rabat, rapporte le journal marocain Assabah le 4 décembre.
L’ingénieur aurait été chargé de surveiller le site Internet de l’ISESCO et ses réunions par vidéoconférence.
Assabah rapporte que l’ingénieur est accusé d’avoir divulgué des informations confidentielles à 33 personnalités, membres de l’organe exécutif de l’ISESCO, ainsi qu’au ministre algérien de l’éducation.
Une partie importante des preuves à charge qui ont conduit à l’arrestation de l’ingénieur a été établie lors d’une enquête menée par l’unité de la police de Rabat chargée de la lutte contre la cybercriminalité en collaboration avec le laboratoire national d’analyse des traces numériques, selon Assabah.
L’enquête a révélé que l’ingénieur avait contacté un ancien fonctionnaire tunisien qui lui a fourni les codes d’accès aux serveurs.
L’ingénieur aurait ensuite accédé à des fichiers sensibles et les aurait transférés par e-mail à divers hauts fonctionnaires et par le biais de 20 à 30 groupes WhatsApp créés à cet effet. Pour éviter d’être découvert, l’agent changeait régulièrement de numéro de téléphone.
L’un des téléphones utilisés par l’ingénieur est tombé entre les mains d’un revendeur sur un marché aux puces, ce qui a permis de l’identifier et de l’arrêter.
Assabah a rapporté que la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) a déclaré que le directeur de l’ISESCO, Salim Bin Mohammed Al-Malik, et son épouse, ont tous deux reçu des menaces de mort de la part de l’ingénieur arrêté.
Parallèlement, l’épouse tunisienne du suspect a confirmé avoir reçu un appel du complice tunisien de son mari pour l’informer de la détention de ce dernier, selon Assabah. Le complice tunisien est également poursuivi dans cette affaire.
Alors que le procès est prévu la semaine prochaine, l’ingénieur arrêté et son complice tunisien nient toujours fermement les accusations d’espionnage.
L’ISESCO, dont le siège est à Rabat, est une branche de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et est spécialisée dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication dans les pays islamiques. Elle vise à promouvoir et à renforcer les échanges culturels et éducatifs entre ses États membres.