Le secteur touristique mondial devrait encore perdre 2000 milliards de dollars cette année sous l’effet des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, a annoncé l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), lundi 29 novembre. Pour l’institution, la reprise de l’activité est « lente » et « fragile ».
Cette estimation, similaire aux pertes essuyées en 2020, survient alors que de nouvelles restrictions ont été prises, en particulier en Europe, pour faire face à une nouvelle vague de l’épidémie et que le variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, se propage dans le monde entier. Ces dernières évolutions montrent que la situation est « totalement imprévisible » et que le secteur touristique n’est pas à l’abri d’aléas susceptibles de provoquer « d’énormes dégâts » économiques, a reconnu le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, auprès de l’Agence France-Presse.
*« La crise du secteur touristique est historique »
Selon l’agence onusienne, les arrivées de touristes internationaux devraient ainsi rester cette année de 70 à 75 % inférieures à celles de l’avant-pandémie. Le secteur touristique, l’un des plus touchés par les conséquences du Covid-19, devrait essuyer de nouvelles pertes pharaoniques, évaluées à 2 000 milliards de dollars, soit 1 780 milliards d’euros, un niveau identique à celui de 2020. « La crise du secteur touristique est historique, mais le tourisme a la capacité de récupérer rapidement », nuance toutefois Zurab Pololikashvili en disant avoir l’espoir que 2022 soit « une bien meilleure année » que 2021.
Les arrivées de touristes internationaux ont rebondi pendant la saison estivale, laissant entrevoir une amélioration après un début d’année atone, grâce à la progression rapide des vaccinations. Malgré tout, le rythme de la reprise reste « inégal » selon les régions du monde, insiste dans un communiqué l’OMT, qui attribue cette situation hétérogène à des degrés variables de restrictions de mobilité, de taux de vaccination et de confiance des voyageurs.
*Près de 50 pays toujours fermés aux touristes
Durant le troisième trimestre, certaines îles des Caraïbes ainsi que plusieurs destinations d’Europe méridionale et méditerranéenne ont enregistré « des arrivées proches (…), voire parfois supérieures », des niveaux de 2019. D’autres pays n’ont en revanche pratiquement pas accueilli de touristes, notamment en Asie et dans la région Pacifique, où de nombreux États interdisent encore à l’heure actuelle les voyages « non essentiels ».
Selon l’OMT, 46 pays restent à ce stade totalement fermés aux touristes, soit 1 destination sur 5, et 55 le sont partiellement. À l’inverse, quatre pays ont levé toutes les restrictions : la Colombie, le Costa Rica, le Mexique et la République dominicaine. Face à ces obstacles, seule une réponse coordonnée des pays permettra de « rétablir la confiance des consommateurs », conclut l’OMT, qui a prévu de débattre de ces questions lors de son assemblée générale dans la capitale espagnole.
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