Nombre de secteurs ont pâti d’une baisse d’activité record. Celui du bâtiment est le plus connu du fait de l’arrêt des chantiers pendant des mois à cause du confinement sanitaire en vue de freiner la propagation du virus de la Covid-19.
L’année 2020 est encore présente dans les esprits. La pandémie de Covid-19 a laissé des séquelles indélébiles sur le plan économique aussi. Nombre de secteurs ont pâti d’une baisse d’activité record.
Celui du bâtiment est le plus connu du fait de l’arrêt des chantiers pendant des mois à cause du confinement sanitaire en vue de freiner la propagation du virus de la Covid-19.
Fortement impacté, le bâtiment a enregistré, au début de l’année dernière, 24 000 entreprises à l’arrêt, selon le directeur général du logement au sein du ministère de tutelle. Ce qui fait dire aux acteurs que bon nombre de ces chantiers ne pourront reprendre leurs activités avant le premier trimestre 2021.
Mais encore, la crise sanitaire ne s’est pas arrêtée à ce niveau puisque d’autres activités ont été également fortement touchées. Le tourisme et le secteur des services en général, dont le transport, ont dû fermer boutique au plus fort de la pandémie et même après.
Des pertes qui ne sont pas encore quantifiées sont à recenser tant du point de vue de leurs chiffres d’affaires qu’en matière d’emplois. Les agences de voyage ont été touchées de plein fouet par la crise sanitaire. Des milliers de travailleurs ont été contraints à l’arrêt. Seul le secteur du médicament a échappé à cette espèce de rouleau compresseur, qui a mis à genoux des pans entiers de l’économie.
Le secteur industriel public a connu, lui, des résultats encore plus décevants durant cette période. Des contre-performances sont enregistrées dans presque toutes les branches d’activité. Outre le secteur des hydrocarbures, qui a montré des résultats négatifs durant les six premiers mois de l’année (-8,5%), le tableau de bord des autres activités a viré au rouge, notamment les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques, qui ont enregistré des pertes importantes.
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Le tableau est ainsi on ne peut plus clair, même si le gouvernement aurait pu faire l’effort de fournir le bilan de la situation pour une analyse plus fine des dégâts enregistrés. Car hormis les secteurs les plus connus et les entreprises de grande de tailles dont il apparaît tout de suite si elles sont en difficulté ou pas, tout un contingent de dizaine de milliers d’entreprises accusent le coup de la pandémie sans pouvoir se faire entendre ou être vues.
Et c’est le lot de ces innombrables très petites, petites et moyennes entreprises qui constituent d’ailleurs la majeure partie du paysage économique du pays. Celles-ci pataugent actuellement dans des difficultés dont elles auraient pu se passer.
Un environnement bureaucratique défavorable
L’environnement bureaucratique n’étant pas favorable, elles doivent aujourd’hui affronter les legs de l’année 2020, celle des vaches maigres où leur chiffre d’affaires est quasiment nul pour nombre d’entre elles.
«La situation n’est pas du tout encourageante pour se lancer dans l’entreprenariat. Les tracasseries bureaucratiques de la Casnos, de la CNAS compliquent les choses. Exemple : l’année passée, c’était une année blanche pour nous. Au lieu de payer 32 000 DA, soit le minimum, parce que notre chiffre d’affaires est égal à zéro, on nous demande de payer 64 000 DA. Le système est tel qu’il pousse les gens à la fraude…», se désole Mohamed, la quarantaine bien entamée, qui dirige depuis quatre ans une entreprise, une EURL, qui fournit des services sur le Net.
Un autre chef d’entreprise, ingénieur en informatique de son état, voulant profiter des avantages qu’offre la nouvelle législation en matière de création de start-up, ne semble pas au bout de ses peines. «Je suis sur le point de lancer ma start-up quand, arrivé au niveau de la Casnos, on me demande le bilan de l’année 2018 pour une autre entreprise qui est déjà dissoute et dont j’étais actionnaire. Les complications sont telles que cela risque de décourager le plus déterminé…»
Nos interlocuteurs s’accordent pour dire que la pression fiscale y est également pour beaucoup. Mohamed fait observer qu’«en 2020, j’ai présenté un G 50 négatif pour les impôts alors que je dois payer au niveau des comptes sociaux (CNRC) 30 000 DA. Pourquoi ? Cela s’apparente vraiment à un impôt déguisé. Les aides dont on parle pour faire face à la Covid, on n’en a pas vues. L’Etat n’a mobilisé aucun plan pour aider les entreprises».
Il y a lieu de signaler que la Dg des impôts a pris au cours de la crise de pandémie une batterie de mesures fiscales en vue de soutenir les opérateurs économiques. Il en fut ainsi des délais de souscription de la déclaration mensuelle série G 50 des premiers mois de l’année 2020. Un nouveau calendrier repoussant l’échéance de paiement a également concerné les grandes entreprises.